22 septembre 2013 7 22 /09 /septembre /2013 23:13

Histoire familiale. 

La maman de mon népou a grandi à Hauterives, commune de la Drôme du Nord, donc pas loin de l'Isère.

Cette commune est relativement connue, du fait que dans le temps, le facteur du coin, dénommé Ferdinand Cheval, avait une petite TOC sympathique. Il profitait de sa tournée quotidienne (33 kilomètres à pied) pour mettre de côté des pierres, avec les quelles il a construit un truc incroyable le "Palais idéal", ainsi que son tombeau.

 

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« Un jour du mois d'avril en 1879, en faisant ma tournée de facteur rural, à un quart de lieue avant d'arriver à Tersanne, je marchais très vite lorsque mon pied accrocha quelque chose qui m'envoya rouler quelques mètres plus loin, je voulus en connaitre la cause. J'avais bâti dans un rêve un palais, un château ou des grottes, je ne peux pas bien vous l'exprimer… Je ne le disais à personne par crainte d'être tourné en ridicule et je me trouvais ridicule moi-même. Voilà qu'au bout de quinze ans, au moment où j'avais à peu près oublié mon rêve, que je n'y pensais le moins du monde, c'est mon pied qui me le fait rappeler. Mon pied avait accroché une pierre qui faillit me faire tomber. J'ai voulu savoir ce que c'était… C'était une pierre de forme si bizarre que je l'ai mise dans ma poche pour l'admirer à mon aise. Le lendemain, je suis repassé au même endroit . J'en ai encore trouvé de plus belles, je les ai rassemblées sur place et j'en suis resté ravi… C'est une pierre molasse travaillée par les eaux et endurcie par la force des temps. Elle devient aussi dure que les cailloux. Elle représente une sculpture aussi bizarre qu'il est impossible à l'homme de l'imiter, elle représente toute espèce d'animaux, toute espèce de caricatures.Je me suis dit : puisque la Nature veut faire la sculpture, moi je ferai la maçonnerie et l'architecture".

 

Also sprach Ferdinand Cheval.

 

Mais moi qu'est-ce que je vous dis à propos d'Hauterives ?

 

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Que nous y avons passé quelques jours de vacances cet été, dans la vieille maison familiale. Mimi y a vécu jusqu'à l'année dernière, jusqu'au moment où elle nous a laissés en plan (dis Mimi, les treckings au paradis ils sont aussi chouettes qu'au Népal ?).

 

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Adossée à la maison, une vielle grange où sont restés entreposés tous les outils nécessaires pour l'exploitation des vers à soie. Parce que dans les prés alentour, il y a plein de mûriers. Et bien sûr vous savez que les chenilles des vers à soie ne broutent QUE des feuilles de mûriers. J'imagine que les aïeux de mes enfants récoltaient des cocons dans les mûriers du pré d'à côté, et faisaint le nécessaire pour les acheminer auprès des industries des tisserands lyonnais.

 

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Les maisons sont chouettes dans le coin, faites avec des pierres de rivière agencées en chevrons. 

 

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Celle de Mimi est restée comme dans le temps à l'intérieur.

 

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Alors voilà, juste pour dire que ces quelques jours ont été chouettes pour tout le monde.
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Bons petits plats avec les légumes du jardin.
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Balades en VTT (y compris la malheureuse histoire du pique-nique insuffisant).

 

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Dernière petite chose : sur les traces du facteur, je m'enfonçai seule dans les bois. Chemin de plus en plus étroit. Après avoir cueilli quelques mures, je décide de rebrousser chemin. Plus de chemin. Je tente de rejoindre une clairière mais le roncier y est trop touffu et me scarifie. Je m'efforce de m'orienter et de ne pas céder à l'envie de taper du pied. Ne pas descendre, aller plutôt vers l'est (mais où est l'est ?), éviter les ronces. Le sortilège finit par disparaître et je trouve un chemin.

 

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C'est dans des moments comme ça qu'on se sent vivant. Merci facteur.

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