22 août 2010 7 22 /08 /août /2010 21:49

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C'était une de ces journées entre deux. Rien qui aille vraiment de travers. Des trombes d'eau au petit matin qui vous font douter de tout. Un peu coincés à la maison par la dengue du petit. Les grands qui ne veulent pas décoller de chez eux.

 

Qu'à celà ne tienne, je prends ma besace à dessin,  j'enfourche mon vélo et je ne vais pas bien loin. Le petit chemin du côté de chez Georges, et je m'arrête à la rivière. Sans y croire vraiment, je sors mon carnet à croquis, inspirée par les grosses feuilles de ciguine. De proche en proche, tout le paysage y passe, assez rageusement gribouillé au feutre noir, sans souci du résultat. Il y a un arbre et une rivière, des berges rouges et une végétation très en désordre, indessinable. Pas mal d'eau dans la rivière, encore un peu laiteuse à cause des fortes pluies de cette nuit.

 

Finalement mes gribouillis s'en sortent plutôt bien, et je décide de leur mettre en peu de couleur, malgré la mauvaise qualité du papier. Je ne mets pas trop d'eau dans mon pinceau, comme ça on devrait arriver à quelque chose.

 

Mon oeil gauche relaie un signal à mon cerveau : "Oiseau en vue, jette un oeil stp". En deuxième analyse, tous les voyants sont au rouge : "C'est un martin-pêcheur, pas un geste !!!". Le Martin-pêcheur (à ventre roux) est très rare, probablement moins d'une quarantaine de couples en Guadeloupe. Son petit nom c'est le Cra cra, à cause de son cri. Il n'a pas été revu sur la Lézarde malgré une prospection menée l'an passé.

 

Vous comprenez mieux mon émoi (et moi et moi et moi). Par chance, j'étais assise par terre, assez bien camouflée par de grandes herbes. Le Martin, ou plutôt la Martine (elle avait son petit collier blanc, typiquement féminin) est venue se poser, je vous le donne en 1 000, sur un arbre à guère plus de 5 mètres de moi. Pendant 5 bonnes minutes, je l'ai reluquée, elle partageait l'arbre avec un pipirit sans problème de cohabitation. Elle a stationné quelques minutes sur une branche en surplomb de la rivière, à quelques 3mètres de haut.

 

Je reprends ma respiration, quand soudain le gros oiseau se laisse tomber bec le premier dans l'onde. Il en sort un drôle de poisson très allongé, qu'il perd aussitôt. Puis s'envole vers l'amont, je ne le reverrais plus.

 

Au retour, une lune presque pleine sur fond de ciel bleu pâle.

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