10 mai 2012 4 10 /05 /mai /2012 23:36

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Ce n'est pas que je ne lise plus, mais je n'ai rien lu qui m'aie donné envie de le partager depuis un bout de temps.

Sauf peut-être Loin de Chandigar de Tarun Tejpal, dont le titre original est The alchemy of desire. Et qui n'est pas à prêter à n'importe qui.

 

Je viens par contre de terminer Spooner de Pete Dexter, gentiment prêté par mon ami Pyt. Cet ami semble lire exclusivement des romans très noirs ou autres polars, ce qui me fait lui dire régulièrement que nous n'avons pas les mêmes goûts en matière de lecture. Et lui demander pourquoi il s'osbtine à lire des trucs atroces.

 

Là n'est pas le propos, loin de moi l'idée d'entamer une quelconque psychanalyse chez mon prochain, avant d'avoir parfaitement fait le tour du propriétaire chez moi. Ce qui n'est pas pour demain la veille.

 

Le propos, c'est donc Spooner.

 

L'univers de ce livre m'a d'abord fait penser à celui de Steinbeck, par exemple dans La grande vallée (que j'ai commencé à lire plusieurs fois, en me rendant compte au bout de la 3ème qu'il s'agissait de nouvelles. Je ne voyais pas le lien entre les chapitres ! Si ce n'est le lieu, colonisé, défriché, habité, fréquenté par des américains parfois très bizarres, se mettant dans des situations souvent épouvantables. Le tout conté très calmement, le style étant complètement décalé par rapport aux situations). Il faudrait que je retrouve ce bouquin et le termine.

 

Puis j'ai ensuite pensé à un autre de mes chouchous, John Irving. Là encore, par la capacité qu'à cet auteur à vous dire sur le ton le plus badin que son héros vient de se faire trancher la zigounette des suites d'une inflation illégitime dans une automobile, emboutie par le vrai mari de la dame (si je me rappelle bien - c'était dans Le monde selon Garp).

 

Et puis, dernière parenté, celle avec Arto Paasilinna. Chez lui, pas de syndrome de mutilations, mais la montée en puissance du désordre, du dérapage, du délire total. Toujours assez joyeux et finalement constructif.

 

Ca ne vous avance pas à grand-chose sur mon Spooner, mais après tout, un bon extrait vaut mieux qu'un mauvais exposé.

 

Le jour même de la naissance de Warren Spooner, le 1er décembre 1956, Rudolph Toebox, cent soixante kilos, député au Congrès des Etats-Unis dans son huitième mandat, bondit de son siège sur la ligne des quarante yards au Municipal Stadium de Philedelphie-Sud - un vendeur de hot-dogs déclarerait au premier journaliste arrivé sur les lieux : "Ce gros balèze a décollé de là comme s'il était accroché à un hameçon !" - et alors qu'il était presque totalement déplié, se retourna comme une crêpe et retomba sur les deux places les plus coûteuses du Municipal Stadium, où il mourut le ventre en l'air sur les genoux de sa femme, sous des bourrasques de neige fondue, pendant le troisième quart-temps du match qui opposait l'armée de terre à la marine. Sa femme s'appelait Iris.

 

Ce Pete Dexter est un petit fûté, il nous ballade dans ses longues phrases, nous perd dans une rêverie, pour nous amener par surprise dans le paroxysme.

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