Le croirez-vous ?
Le marais derrière cette maison sur pilotis s'appelle Swan Lake.
Sur le toit, un Quiscale à longue queue.
En contrebas, une brochette de Cormorans Vigua.
Il s'agissait de passer un dimanche à la mer, au bord du Golfe du Mexique, non loin de la petite ville de Freeport. L'accès à la plage se fait en voiture, alors comme les gens ne marchent pas dans ce pays, les voitures sont garées à moins de 10 mètres de l'au. Nous mettons en route le cerf-volant licorne, puis je file à l'anglaise, direction le marais.
Pas si facile d'atteindre la petite route côtière, la bande de sable étant privée, les terrains et maison sur pilotis s'enchaînent, sans servitude (cette phrase est paradoxale). Je franchis donc une propriété privée, et arrive sur la route. Immédiatement assaillie par des dizaines de moustiques, vais-je pouvoir poursuivre mon exploration ?
Par chance et curieusement, ils me lâchent les basques comme j'approche du marais. Sans doute le brin de zéphir qui les décourage.
Me voici posée au bord du Swan Lake. Un voilier navigue au-dessus de la mangrove, peut-être le Hollandais volant ? La zone est en fait truffée de canaux, ce bateau fait probablement route vers les baies intérieures situées au nord-est.
Terminons le step du jour par ce héron de grande taille.
Je vous le donne en mille, il s'agit d'un Grand héron, moins connu sous le nom d'Ardea herodias.
Cétait la minute ornitho de tatie Didi, qui vous remercie de votre attention !
Sonnez tambours, vibrez trompettes, c'est reparti pour la rubrique "Le coins des artistes".
Raphaël ce peintre italien mort il y a 503 ans jours pour jour ? Dont le travail est admiré pour sa clarté de forme, sa facilité de composition et sa réalisation visuelle de l'idéal néoplatonicien de la grandeur humaine ? (c'est fou ce que je m'y connais en peinture classique).
Hé bien pas du tout.
Il s'agit de Raphaël, le petit dernier de la famille, qui n'a pas encore deux ans. Très en avance, il est à l'Académie Française. Bon, disons à la French Academy de Houston, petite crèche et école maternelle francophone. Les enseignantes viennent de différents pays francophones, et la semaine dernière c'était l'exposition des travaux des petits.
Miss Nicole, la tatie de Raphaël, vient du Rwanda. Alors c'est ce pays que sa classe a traité.
Très rare représentation d'un Gorille des montagnes, dans le plus pur style néopostmodernisme, époque indigo.
Et pour le plaisir de vos yeux bientôt éblouis, une ribambelle d'autres oeuvres majeures !
Jocondes relookées
J'ai deux pays...
La Grèce curieusement fait partie de l'organisation internationale de la francophonie !
Hier, je suis partie en exploration dans un quartier inconnu, dans la zone nord-ouest du centre de Houston. Aucun risque de se perdre par là, Yale street et Height boulevard dans l'axe nord-sud, et les rues perpendiculaires numérotées.
Ce qui permet de déambuler le nez au vent, et de s'arrêter tous les 3 mètres pour regarder des trucs intéressants.
Qu'ouïs-je, des perroquets dans cet arbre ? Allons voir de plus près. Je scrute le feuillage et frôle le torticolis. La scène se déroule le long de l'avenue, et un camionneur jovial me fait un grand signe, tout content de ma curiosité. Bref, c'était des Quiscales à longue queue et je n'ai pas réussi à les photographier.
Quelques minutes plus tard, je m'arrête bouche bée devant une exposition de grandes photos, accrochées à une grille. Renversantes les photos, alors je commence à les photographier. A cet instant, une homme de belle allure, dans une voiture décapotable (je n'invente pas), m'interpelle joyeusement, le feu étant au rouge. "Hey ! I took this picture !". Je le félicite derechef en faisant un gros effort pour dégainer deux-trois mots d'anglais à peu près dans le bon ordre. Et je photographie sa photo, bien qu'elle ne fût pas ma préférée.
Ci-dessous le fameux bougre, je n'ai quand même pas osé lui tirer le portrait à bout portant ! J'ai vu sur sa photo qu'il s'appelle Tom Flaherty, et trouvé sur le ouaibe qu'il est prof de photo à la Rice University. En creusant, j'ai trouvé quelques-unes de ses productions, voir là.
Well, l'inspectrice Colombette vous salue bien bas, et espère vous retrouver prochainement sur ses lignes.
Ce qui est chouette, c'est que le bout du monde est partout. En témoigne cette femme noire mystérieuse, observée par un Crabe fantôme atlantique. Les faits du jour se déroulent une fois encore du côté de Nogent.
Nogent est un endroit qui offre au promeneur une grande variété de paysages, d'êtres vivants, de débris, de cailloux, sur une surface ridiculement petite. On est loin des grands espaces canadiens. Piton de Sainte-Rose en arrière-plan, rivière et marais, voici le côté pile. Vous avez bien sûr reconnu les massettes, qui plient mais ne rompent pas. Elles font joli, mais j'ai ouï dire qu'elles étaient là depuis peu, et avaient tendance à être envahissantes.
Côté face, c'est plutôt mer et plage, avec une frange de végétation décoiffée par le souffle presque incessant du vent. Des bovins fréquentent le lieu, ce qui ne me plaît guère. J'ai peur des vaches (et des lions).
Entre les deux, côté tranche donc, c'est un marécage habité de Mangles médailles (espèce de palétuvier d'arrière-mangrove). Ambiance mystique, voire même moustiques.
Jusque là je connaissais. Une impulsion fit que mes pas me portèrent plus loin que d'habitude, sans que mon cerveau ait été consulté au préalable. Direction donc la baie suivante, nommée Cluny.
En chemin, un genre de hameau rasta. Petite case inachevée en gaulettes.
On pourrait voir un tableau accroché au mur.
Les rézinyé bodlanmè ont mis des feuilles à tous leurs rameaux, et les fleurs qui vont avec.
Un dernier coup d'oeil sur le paysage japonisant. Il est temps de revenir sur Terre.
Laissez-moi
Vous conter
Ce qui m'est arrivé
Roulement de tambours, mon dieu la pauvre petite s'est-elle fait fait agresser ?
Hier, après une matinée fort plaisante à Basse-Terre et Rivière-Sens (mais quel sens ?), je repris la route au volant de ma Fiat 500 aubergine (ça doit faire une belle ratatouille).
Un monsieur en plein cagnard avait le pouce levé
Alors je l'ai fait monter
Gourbeyre c'est la que je vais
Me dit-il soulagé
Bref j'arrête les rimes. Un charmant petit monsieur, bavard et joyeux.
Le trajet nous a permis d'échanger quelques vues sur la vie en général, puis il a fallu s'arrêter un peu en chien sur le bord de la route. Au revoir, merci ! Je démarre, un coup d'oeil dans le rétro et je le vois au loin qui fait un grand geste du bras. Sans doute pour saluer une connaissance.
Je termine le trajet en écoutant Fabrice Drouelle, l'histoire d'un gourou allemand pédocriminel ayant sévi pendant 40 ans dans une secte au Chili. Amis de la poésie bonsoir.
Quel fut donc le crime de mon auto-stoppeur ? En reconstituant les faits, voici mon hypothèse.
J'avais laissé traîner mes sandales à l'avant, au niveau de la place passager (ça c'est un fait).
Le monsieur (appelons-le Hector), en descendant un peu à l'arrache, a fait tomber une de ces magnifiques sandales de marque Les Tropéziennes, acquises il y a peu.
Se rendant compte de sa bévue, il me fit un grand signe, que j'interprétai comme ne m'étant pas destiné.
Voilà comment aujourd'hui je me retrouve à moitié va-nu-pieds.
Quand je pense qu'il m'est arrivé de douter de l'existence des extra-terrestres.
Au début, j'ai benoîtement pensé qu'il s'agissait de deux graines.
Pour une meilleure compréhension, il faut que je vous raconte qu'hier je suis allée me promener avec des amis à la cascade Bouteiller. Sans trop digresser (dommage), je dirais comme ça que c'était très sympa. Au moment de reprendre le chemin de la remontée et des dombrés ouassous, à proximité d'une monstrueuse racine tenant lieu de contrefort à un grand arbre, c'est là que je les aperçus.
Les soi-disant graines. Avouez qu'il y a de quoi se tromper. Mais après avoir consulté les oracles, les algorithmes, les copains et les botanistes de céans, résultat : des nèfles. Enfin aucun résultat, inconnues au bataillon. Une légère ressemblance avec les graines Oeil de boeuf, mais sans plus.
Pour en avoir le coeur net (comme dit souvent Tintin), j'ai à nouveau photographié les objets de ma curiosité. Et c'est là que l'évidence s'imposa à moi. Telle le pipi du chat de mon voisin (ce sera le sujet d'un prochain article, je suis sure que vous bouillez d'impatience).
Des aliens ! Avec leurs sourires perfides sur fond galactique.
Par prudence et lâcheté, je les ai laissés à mon amie pour qu'elle complète sa collection de graines...
Léger luxe feutré d'un cabinet d'avocat.
Vue édulcorée, on croirait que c'est le paradis dehors. Clim en marche, j'avais prévu avec mon nouveau sweat en pilou-pilou.
Un homme sympathique à l'accueil. Le tableau évoque pour moi la guerre au Cambodge. Lui y voit plutôt la récolte du riz.
La consultation est terminée. Pour qu'un ciel flamboie, le rouge et le noir, ne s'épousent-ils-pas ? ?
Je vous le dis mes biens chers frères, pas facile en ces temps de rézossossio de reprendre véritablement sa plume pour écrire les choses incroyables qui m'arrivent presque tous les jours.
Oui, il est plus facile de poster (pas dans la boîte jaune de la Poste, s'entend) donc je disais de poster une photo avec deux lignes d'explications, que de revenir sur les évènements du jour, et vous les offrir en pâture sous forme quand même un peu réfléchie et ciselée.
Venons-en au fait me direz-vous. Enfin moi c'est ce que j'aurais dit.
Aujourd'hui, et encore pour 3h13, c'est dimanche. Parfois, et certaines fois souvent, mais à d'autres moments presque pas, le dimanche, je vais nager. Je chausse mes immenses palmes, avec au moins deux paires de chaussettes pour ne pas les perdre, mon max et mon tuba. Et je me mets à l'eau telle un cane empotée, essayez de marcher sur des rochers avec des pieds de 83 cm de long (je viens de vérifier) et vous verrez si vous conservez votre grâce naturelle.
Aujourd'hui comme la plupart du temps, c'était à l'Anse Colas. Normal, c'est à peu près le plus joli spot tous critères confondus (eaux calmes, fonds variés et riches, jolie vue sur les îlets Pigeons et les falaises, et fréquentation de la mer proche de zéro). Sauf bien sûr par toutes les bêtes, plantouses et animalcules que l'on rencontre là-dessous. Je ne vous en fais pas la liste, vous seriez lassés, ou verts de jalousie.
Hé bien aujourd'hui j'ai fait une rencontre tout-à-fait extraordinaire. Je baguenaudais dans l'onde quand même relativement fraîche (au plus froid de l'année c'est-à-dire en ce moment, la température de l'eau tombe à 26 degrés, ce qui nous oblige mes camarades et moi à nous couvrir un peu). Ne riez pas, c'est la vérité vraie.
Je bullais donc entre deux eaux (peut-être plus que deux d'ailleurs) quand mon oeil (droit je crois) fut attiré par un objet blanc au fond de l'eau, qui me fit furieusement penser à un oeuf de poule. J'entends déjà les commentaires.
Je me fendis alors d'un magnifique canard pour atteindre le fond de la mer, qui par chance n'était qu'à quelques mètres de là. Et je remontai fièrement avec ma pêche miraculeuse : effectivement un oeuf de poule.
J'attends donc de votre part des hypothèses pour expliquer cette bizarrerie.
A la fin de la balade, j'ai rencontré d'autres créatures, moins extraordinaires, mais beaucoup plus mignonnes : une petite famille de 7 langoustes, comprenant 3 bébés et 4 enfants. A peine cachées sous un rocher, par 3 mètres de fond.
Et là où c'est moi qui suis verte, c'est que mes amis ont vu en revenant une immense raie. Un beau cadeau que l'univers leur a fait, et compensera un peu leur tristesse de quitter demain, "définitivement" (terme consacré), la Guadeloupe.