1 mars 2019 5 01 /03 /mars /2019 00:12
Sans sachet SVP

Je ne sais pas pourquoi, les vendeuses de pain (et gâteaux) de Baguet Shop à Colin ne sont en moyenne pas très sympas. Moi j'aurais voulu le sourire de la boulangère, à défaut de celui de la crémière !

 

Là où ça devient vraiment rigolo, c'est quand je leur demande de me servir le pain comme ça. Depuis peu, j'ai décidé de refuser que mon bâtard multi-céréales soit glissé dans un sac papier, voire même (bon dyé sénièr) un sac en plastique. Donc siouplé, vous me le remettez en mains propres, même si je ne me les suis pas lavées.

 

La première fois, ce fut l'incompréhension. il n'était pas envisageable dans les circonvolutions cérébrales de Géraldine (admettons que la boulangère s'appelle Géraldine, ça humanisera le propos), qu'un pain fût servi en tenue d'Adam.

 

La seconde fois, Géraldine ne demanda pas d'explications, mais ses yeux manquèrent de rouler hors de leurs orbites, ce qui aurait fait désordre dans l'étal de gâteaux.

 

La troisième fois, ce n'était pas Géraldine à Colin, mais Marie-Séraphine à Rivière-Sens, pas plus tard que tout-à-l'heure. Il faut dire qu'en sortant d'une réunion à Basse-Terre, j'ai pris le chemin des écoliers, et j'ai fait un crochet par la marina de Rivière-Sens, pour deux raisons : j'avais envie de boire un café au lait face à la mer, et on m'y avait indiqué une bonne boulangerie. Vous voyez où je veux en venir.

 

Marie-Séraphine quand je lui demandai de renoncer à l'idée du sachet, eut l'air bien embêtée. "Mais si le patron voit que je fais ça, il ne sera pas content".

 

A quoi ça tient le désastre écologique auquel nous sommes confrontés !

2 février 2019 6 02 /02 /février /2019 21:02
Conjonction de coordination

Ce matin c'était samedi.

Le jour de l'espoir. Qu'il se passe des évènements extraordinaires. Qu'il soit possible de descendre du train un peu fou. Pour juste sentir l'herbe sèche qui gratte un peu.

 

Conjonction de coordination

Hé bien ce samedi avait bien commencé. Je buvais mon thé vert au jasmin, en ne pensant presque qu'au parfum du thé au jasmin. En sentant quand même le vent frais de l'hiver tropical. 

Un homme de Roswell en miniature passa alors dans mon champ de vision. Vraiment petit, guère plus de 3 millimètres de haut. Haut comme trois pommes d'un millimètre chacune.

Il sautillait très vivement, j'eus du mal à ne pas le perdre de vue. Un mauvais réflexe, plutôt que de garder l'image en moi, toute pour moi, rien que pour moi, j'allus quérir à toute allure mon téléphone. Pas pour appeler au secours, mais pour garder un souvenir de cette apparition.

Conjonction de coordination

J'avais su au premier regard que ce n'était pas un petit homme vert, mais une araignée sauteuse, genre thomise ou mygale. Je compte sur mes amis entomologistes pour éclairer notre lanterne à tous.

Ce qui était merveilleux, c'est que cette petite bête, qui d'ailleurs batifolait dangereusement sur le rebord de ma tasse, avait des points phosphorescents verts sur les chélicères (les crocs en quelque sorte) et sur le dos. On ne dit pas le dos pour une araignée, mais le céphalothorax. Mais c'est snob alors je dis le dos. Chance, je pus faire deux ou trois photos, et floup ! Elle disparut comme elle était venue. Comme par enchantement.

Conjonction de coordination

J'aurais pu en rester là, j'aurais déjà dit merci pour un tel samedi.

Le plan de la matinée était d'aller trainer à la Pointe, mon amie Maroon voulant trouver une jolie robe pour le mariage de ses parents. Normalement on va au mariage de ses enfants, mais là, non.

Conjonction de coordination

Pointe-à-Pitre j'y suis peut-être allée 100 fois. Jamais deux fois pareil. Comme nous papotions en marchant (ou marchions en papotant ?), seul le hasard de nos connexions neuronales guida nos pas. Et d'un coup, le musée Saint-John Perse était là devant nous. Le frère jumeau de la maison Zévallos, mais en moins hanté, et en plus mieux conservé. La tentation fut trop forte, nous investîmes les lieux (vais-je arriver à me dépatouiller de ce passé simple, et pourtant si complexe, rien n'est moins sûr).

Une galerie au charme suranné. Les costumes d'époques, les meubles, le tableau de la rade de Pointe-à-Pitre. A l'étage, l'exposition de dessins, façades de cases créoles, morceaux de persiennes et de tôles antiques, brunes comme du chocolat caramélisé.

Et sur la table de la sous-pente, une dizaine de livre de Saint-John Perse (bon sang mais c'est bien sûr, nous sommes dans le musée du même nom - éponyme - snob aussi).

C'est touchant (j'adopte le présent vous avez remarqué), des fils très fins de nylon tentent de dissuader le visiteur de chaparder les livres. Je pense que ça fonctionne. Et puis le vol de livres est malheureusement quelque chose de très rare.

Encore un petit mystère : mon amie Maroon, qui a pourtant fait des études littéraires, ne connaissait pas l'existence de Saint-John Perse. Moi oui mais je n'ai jamais rien lu de lui.

Conjonction de coordination

A la redescente, Maroon est frappée par un texte dudit Saint-John. Elle pense que ce texte est écrit pour moi. Et je lui raconte alors l'histoire de l'araignée du matin, sans aucun chagrin. Ou alors de folie.

18 décembre 2018 2 18 /12 /décembre /2018 23:05
Bougies overblog

Mon gestionnaire de blog m'informe qu'aujourd'hui ça fait onze ans que l'Ordinaire existe.

Drôle de moyen d'expression qu'un blog. Comme un journal intime, mais qu'on ouvrirait à qui veut bien rendre visite.

Exercice intéressant que celui de dire sans s'exposer ni exposer ses proches, parents, amis, alliés, ennemis, que sais-je ? Je sais de plus en plus (sauf si j'oublie, ce qui est loin d'être exclu), et je sais si peu. Mais en grandissant il m'importe de moins en moins de savoir. 

Ce soir je suis seule dans ma case au bout des bois et de la route. La fraîcheur est là puisque c'est décembre. Les Beatles jouent dans le poste. Je prépare un cadeau de Noël pour Swan, et c'était d'ailleurs lui qui illustrait mon premier post il y a 4 018 jours, avec comme légende "Pris dans le tourbillon de la vie".

Je lui dédie cet article, le tourbillon n'a cessé depuis !

11 octobre 2018 4 11 /10 /octobre /2018 22:14
Il n'y a pas si longtemps

Encore un peu de tri dans l'appartement où j'ai grandi avec

mon père,

ma mère,

mon frère-eu et ma soeur

oh oh, et c'était le bonheur

Et -il y avait aussi Père-Georges et Lala (les parents de mon père).

Petite digression pour saluer la mémoire de ma petite Maman, qui a dû supporter sans broncher (à l'époque, on bronchait peu) sa belle-mère. Cette dernière avait des côtés attachants, mais - excusez l'expression - quelle peau de vache avec ma mère. C'est dit !

Alors comme maintenant mes parents ne sont plus de ce monde - ni d'aucun, excepté celui de mon coeur - nous allons vendre cet appartement. Le plus gros de son contenu est vidé, vendu, trié. Mais il reste encore toutes les photos. Dont certaines très anciennes, dans des albums de cuir magnifiques.

 

Par chance, mon grand-père a écrit sur certaines photos qui elles représentaient. Voilà c'est donc pour ça que je peux vous présenter cette femmes ravissante (ha, c'est pour ça que je suis belle comme le jour !), il s'agit de mon arrière grand-mère.

 

J'essaierai de retrouver dans l'arbre généalogique (une autre histoire que je dois vous raconter) quel était son prénom. 

2 octobre 2018 2 02 /10 /octobre /2018 21:43
Gigantesque orgie la nuit dernière

Mes amis, je suis épuisée.

 

Je sais pouvoir compter sur votre discrétion sur ce qui s'est produit la nuit dernière. Nous étions 16 en tout. Des hommes et des femmes âgés de 24 à 59 ans, tous magnifiques et pleins d'entrain.

 

Le dress-code était latex noir, et masque.

 

Après plus d'une heure de préliminaires, les éjaculations se sont produites à un rythme tout bonnement incroyable. Nous nagions littéralement dans les spermatozoïdes. A la belle étoile en plus, c'était merveilleux. Même la voie était lactée, et nous étions presque sans voix devant une telle communion sexuelle.

Gigantesque orgie la nuit dernière

En plus de la combinaison noire et du masque, nous avions chacun dans la bouche un tuba, afin de pouvoir respirer sous la mer. Le trajet depuis l'Anse Caraïbe jusqu'aux îlets Pigeon se fit comme dans un rêve. Zodiac silencieux et stable, mer d'huile, nous filions à toute berzingue dans la nuit noire.

 

Immersion dans deux ou trois mètres d'eau, plus tiède tu bous (29 degrés au doigt mouillé). Lueur bleutée et rassurante de la lampe de notre groupe de 4. Nous nageons dans le noir sans peur aucune. Nous savons que ce soir c'est le jour de ponte, synchronisée, d'une certaine espèce de coraux. Petites apnées tranquilles, les poissons et drôles d'animalcules nous font risette. Pas de pontes de coraux mais quelle importance ?

Une partie de la team glou-glou

Une partie de la team glou-glou

Une heure et sa moitié sont passées sans qu'on s'en rende vraiment compte. Et une voix nous appelle alors "Venez vite, ils pondent !".

 

Quelques coups de palmes pour rejoindre l'autre groupe. Tout le monde frétille dans une eau saturée de millions de petites particules sphériques, blanches, de 2 ou 3 millimètres de diamètre. Avec aussi d'autres particules très énervées, plus allongées, sans doute du zooplanctoon venu faire un festin de ces petits oeufs de corail.

 

Enfin pas encore des oeufs. Pour le moment, des gamètes mâles et femelles, tous largués en même temps à la surface du corail. Nous fantasmons et imaginons qu'au bout de quelques minutes, des milliers de fécondations se seront produites, et que les bébés vont doucement retomber sur le corail ou ailleurs, pour augmenter la colonie.

© Disneynature (pfff)

© Disneynature (pfff)

Ce qui est fou, c'est que les savants arrivent à connaître quel jour de l'année et à quelle heure chaque espèce de corail va pondre.

 

La lune et la marée expliquent une part du mystère.

 

J'avoue, j'en ai avalé.

29 août 2018 3 29 /08 /août /2018 20:33
Valleuses et autres merveilles

Entre Étretat et Fécamp

A  deux pas des pâtures

A une tire d'aile de la falaise de craie  

J'ai trouvé des trésors

Amitié retrouvée intacte

Amitié nouvelle

Chasse aux mures

Murs quadrillés de briques et de silex

Plans sur la comète engrangée

 

27 août 2018 1 27 /08 /août /2018 22:16
Chaque jour une nouvelle vie

Chance, j'enchaîne des livres chouettes.

Deux sont sur trame de recettes de cuisine :

- un polar qui se passe en Afrique du Sud avec plein de mots en Afrikaans*,

- un roman d'espionnage pendant la deuxième guerre mondiale**.

Le troisième*** commence par "La meilleure façon de ne pas rater sa vie, c'est de la refaire tout le temps".

Chaque jour une nouvelle vie

C'est un peu ce que dit l'ami Boileau (j'ai voulu l'inviter sur facebook, n'a pas répondu) :

 

Hâtez-vous lentement, et sans perdre courage, (pas question de le perdre celui-là)

Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage, (un peu comme Pénélope)

Polissez-le sans cesse, et le repolissez, (même si certains manquent de politesse)

Ajoutez quelquefois, et souvent effacez (oui, bonne idée d'effacer)

 

 

Chaque jour une nouvelle vie

J'aime cette idée de recommencements (choisis ou subis), de virages (plus ou moins bien négociés), d'exigences folles (mais ne pas demander serait folie). 

Chaque jour une nouvelle vie

* Recettes d'amour et de meurtre, une enquête de tannie Maria, de Sally Andrew

** On n'a pas toujours du caviar, de Johannes Mario Simmel

*** L'arracheuse de dents, de Franz-Olivier Gisbert

 

Chaque jour une nouvelle vie

Post-scriptum. Évènement extraordinaire ce matin. Ma tartine pain beurre confiture d'abricots m'a échappée, elle est tombée du bon côté. Deux questions à vous mes amis : qu'est-ce que le bon côté ? Et comment interpréter ce signe des cieux ?

 

27 mars 2018 2 27 /03 /mars /2018 00:51
Faux-semblants, deuxième épisode

La fin d'après-midi s'annonçait plutôt laborieuse. Dans le sens noble du terme, le labeur en question étant culinaire.

 

Double objectif : préparer un genre de truc au boeuf, curcuma, gingembre, cive, herbe à fer, avec des pâtes passque quand même les féculents il en faut. Et sortir le matos pour stériliser un chili con carne, préparé par l'amie Fred.

 

Déjà j'étais un peu lasse comme on dit, ayant bossé comme un âne toute la sainte journée (les ânes travaillent-ils ? Et qu'est-ce qui fait qu'une journée est sainte ?). Ensuite je pète la lampe vissée à la bouteille de gaz en voulant la remplacer par le réchaud. 

 

Alors pour me requinquer, j'attrape dans le frigo de mon voisin du haut - chez qui j'avais été chiper le fameux réchaud à gaz - or donc j'attrape une bière bien fraîche. Malgré ma résolution de ne consommer de l'alcool qu'en cas d'extrême urgence. En était-ce une ? Je ne le jurerais pas.

 

Tiens, une Bavaria, ça me changera des Carib ou autres Lézarde.

 

Je commence à couper les cives en mille morceaux, et je décapsule l'objet du délit. Je me fais un shoot avec la première gorgée de bière...

 

HAAAAAAAAAAARG

 

Le goût est bizarre. Han, y'a marqué 0,00% sur l'étiquette. C'est de la bière sans alcool.

 

Allez, je vais peut-être y voir un signe, et tenter de tenir ma résolution.

 

 

27 mars 2018 2 27 /03 /mars /2018 00:25
La Havane, 2004

La Havane, 2004

Dimanche matin, je n'ai croisé ni le roi ni l'empereur et encore moins le petit prince.

 

J'ai par contre croisé sur la route de la Lézarde un monsieur à fière allure. Jolie chemise à carreaux, pantalon de toile, et une improbable cravate dans les tons de jaune. Il portait à la main un joli rameau. 

 

Comme j'étais en voiture et lui à pied, l'apparition fut brève, et mon cerveau me fit un retour d'information rapide : "Ce monsieur va sans doute rendre visite à une personne chère à son coeur". Et j'en fus toute émue.

 

Quelques secondes plus tard, toujours le même cerveau (il faudrait savoir tout de même) répliqua en un éclair : "Mais non ! Le rameau dans sa main est un Cycas, justement le rameau que les catholiques pratiquants utilisent à la place des rameaux de buis, vu que le buis que nenni par ici. Alors ce monsieur va tout simplement à la messe". Et je fus toute réjouie de voir la gentillesse et la simplicité sur le visage de cette homme.

 

Comme c'était le dimanche des Rameaux, tout cela était cohérent et je crus mon cerveau numéro 2.

12 mars 2018 1 12 /03 /mars /2018 23:47
Pourtant c'était dimanche

C'était même hier. 

Je peux difficilement m'empêcher de photographier le nom des bateaux.

Ils en font exprès aussi d'avoir d'aussi jolies couleurs et caractères évocateurs.

Pourtant c'était dimanche

Ce n'est pas le sujet, mais l'histoire débute dans un port. Ces messieurs préparent le lancer de leur petit épervier. Souples !

Pix Pierre-Yves Pascal

Pix Pierre-Yves Pascal

C'était le sujet. Aller chercher les cétacés (c'est pas assez ?) au large de Deshaies. Sur l'image, c'est le petit bout de la queue d'un cachalot mâle. Le premier mâle de l'année vous vous rendez compte ? Les femelles restent toute l'année, les mâles migrent.

Pourtant c'était dimanche

Ils peuvent témoigner.

Pourtant c'était dimanche

Et ensuite, le soleil s'est couché.

Pourtant c'était dimanche

Sé sa mèm !