Moi je dis Pokémon go.
J'imagine au moins deux retombées positives de ce jeu.
La sécurité routière.
Pour récupérer des pokéballs, il faut les capter au niveau des pokéstops, endroits en général emblématiques au bord des routes. Genre église ou fresque murale. Et plus on roule doucmement, plus est facile d'attraper deux ou trois pokéballs. Même chose d'ailleurs pour attraper des Pokémons. Donc à condition que ce ne soit pas le conducteur qui chasse, ce jeu a tendance à réduire la vitesse des véhicules.
La protection de l'environnement.
Il m'est venu une idée. Il faudrait inciter les chasseurs (de gibier réel) à devenir des chasseurs de Pokémons. Ils auraient le droit de garder leur jolie tenue de treillis, d'emmener leur chien, et même de prendre leur fusil réel (mais pas chargé). A la place de chercher des grives et des merles, ils chercheraient des Pokémons. Qu'ils pourraient mettre au congélateur virtuel en rentrant, en attendant de les cuisiner et les consommer virtuellement quand ils voudraient, avec des friends-hunters. On pourrait même imaginer de demander à Nintendo de développer un smart-faune (smart-fusil à réalité augmentée, similaire et aussi lourd que leur Winchester actuel, mais pourvu d'un petit écran pour voir ce qui se passe, et de pokéballs de fusil virtuelles).
Et voilà, c'était l'idée positive de la semaine. N'hésitez pas à en redemander, il y en aura pour tout le monde.
Jusqu'à présent, mon lavabo n'était habité que par quelques cheveux, et par une Eleuthérodactyle de passage. L'Eleuthérodactyle est une grenouille beaucoup plus petite que son nom. La mienne aime s'abriter dans le trop-plein. Ça lui fait une petite lucarNe ronde donnant sur un environnement humide juste comme il faut. Sauf période de grève de distribution d'eau évidemment.
Je m'apprêtais à vérifier dans le miroir que j'étais toujours la plus belle, lorsque mon cerveau m'envoya un signal du style "Objet allongé de couleur verte à 180° Sud. Vigilance requise".
J'aime bien mon cerveau, jusqu'à présent il m'a permis de faire face à des situations périlleuses, et de réagir de façon appropriée (piailler en appelant ma mère par exemple).
Eh bien cette fois-ci j'ai à peine sursauté devant le visiteur du soir. "Hooo un gros anoli" me dis-je à moi-même, personne n'étant là pour recueillir mes propos herpétologiques.
Un examen plus approfondi (échographie, toucher rectal et empreinte ADN) de la bête me permit de rectifier le diagnostic. Je puis à l'heure qu'il est vous affirmer avec certitude que pas du tout.
Un bébé iguane ! Même que je n'en avais jamais vu d'aussi petit. Observez sa délicate queue rayée, qui me permet de vous dire qu'il s'agit d'un iguane commun, autrement dit Iguana iguana (on a compris, pas la peine de répéter).
Le pauvret avait atterri là dieu sait comment (mais pas moi) et était pris au piège. Toutes choses égales par ailleurs, essayez donc de sortir d'un lavabo de 5 mètres de profondeur.
Voilà, le sauvetage a eu lieu dans de bonnes conditions. Notre petit reptile n'a maintenant plus qu'à éviter les fauves qui traînent dans le secteur (mes chats).
Et moi je retourne devant le miroir, pourvu pourvu que ma beauté ne se soit pas fanée.
Allez regarder sur le répertoire de votre smartphone. Je suis prête à parier que le prénom d'un grand nombre de vos contacts commence par M, voire par Ma.
Marie, Marie-France, Marie-Hélène, Martine, Maryline, Mireille, Michel, Marc, Mathieu...
Marcelle aussi, moins fréquent.
Il semble que ce soit à cause de nos mères, nos mamans, que nous donnons souvent de tels prénoms. Ma maman à moi s'appelait Marcelle. Elle a nommé ma soeur Michèle.
Je suis allée lui rendre une petite visite au cimetière un dimanche y'a pas longtemps.
La vue depuis son petit F3 éternel.
Le voisin d'à côté a droit à une déco. Il faut quand même ne pas avoir deux sous de jugeotte pour décorer la tombe d'un être cher avec un type cloué à une croix. On a connu plus paisible.
Comme par exemple ces lichens dorés. Assise sur sa tombe dépouillée, j'ai passé un petit moment avec elle. Ma mère était merveilleuse.
Ché pas ce que j'ai en ce moment, je pense beaucoup à l'art. Plutôt aux arts graphiques mais mes élucubrations s'appliquent à toute forme d'art j'en ai bien peur.
Je suis arrivée à quelques conclusions, à la faveur de mes trajets matinaux en direction de mon kravay. J'ai tendance à être dans la lune quand je conduis (je sais c'est mal). Mais l'intérêt de cet astre pâle, c'est qu'il vous permet de vous extraire du pragmatique quotidien, pour frôler le divin. Enfin pour frôler des idées chouettes tout au moins.
La semaine dernière déjà, j'ai déjà échappé à un choc frontal sur la route de la Lézarde. J'essayais de trouver ce qui différenciait l'art visuel des autres (musique, littérature, que sais-je ?). Finalement pas grand-chose étais-je en train de me dire, quand la voiture d'en face s'est déportée sur la gauche, manquant de me faire passer de vie à trépas (j'exagère un peu, nous ne roulions chacun qu'à 50 à l'heure). Ca ne m'aurait pas tant déplu que ça de mourir en cet instant, le paysage étant beau, et mes idées radieuses.
Ce matin, même punition. Je pars bosser, et cette fois, c'est l'idée d'impermanence de l'art qui m'effleure. Impermanence car il faut une interaction pour que l'art existe. Un tableau au fond du garage, ce n'est pas de l'art. Une partition enfouie dans un tiroir non plus. Il faut un évenement pour que l'artiste communique avec le reste du monde. Un happening en quelque sorte. Donc l'art n'existe qu'en pointillés, lorsque la rencontre a lieu.
Autre cheminement de ma pensée, l'artiste en général est doué pour faire de l'art, plus rarement pour communiquer. Quelle misère donc. Nous voulons tous montrer. Partager. Pour dire que nous existons. "Maman regarde". L'art est maternel ou il n'est pas ? Point d'art chez les personnes équilibrées, elles n'en ont pas besoin.
Ceci expliquant peut-être cela, je suis en train de lire un bouquin dont le sujet central est la peinture. Et plus précisément une certaine couleur bleue. Un genre de polar fantastique qui met en scène Toulouse-Lautrec, Renoir, Manet, Monet, Seurat, Pissaro, Gauguin (qui n'avait pas l'air d'avoir inventé la gouache chaude)... A tout impressioniste sa muse, réincarnée au fil du temps. Je ne vous en dis pas plus, il faudra que vous lisiez Sacré Bleu, de Christopher Moore.
Je vous en ai déjà parlé dans cette même rubrique du Coin des artistes. Elle est aussi prof à ses heures, et organise en fin d'année l'expo de ses élèves. Sympa non ?
Morceaux choisis.
Le coin des artistes, international !
Figurez-vous qu'hier, j'avais rendez-vous à 15 (quinze) heures, avec Banksy. Ne me dites pas que vous n'avez jamais entendu parler de cet homme. Ne me le dites surtout pas !
Il s'agit d'un grafeur mythique, responsable de tas d'oeuvres illicites et magnifiques. Jusqu'à 2011, nul ne connaissait son apparence, malgré sa renommée. Un nom sans visage.
Eh bien moi (mwa), j'avais rendez-vous avec lui. Bon, je n'étais pas la seule. Il devait donner une conférence à une expo sur ma petite Guadeloupe, celle du "Pool Art Fair". En fait de conférence, c'est une fille qui lisait un texte en anglais et lui n'est pas venu.
Kass lann tyenn ! Une quarantaine d'artistes exposaient, et j'ai commencé par le premier, qui fut aussi le dernier. Etant mère de quelques enfants, j'essaye d'assumer ce difficile rôle. J'ai donc dû (jédondu) quitter les lieux précocément, pour aller chercher un des miens à l'aéroport. Mais j'ai quand même pu découvrir le travail de Bruno Coiffard. Ainsi que Bruno Coiffard lui-même. C'est ça qu'est cool dans les expos, on voit les artistes, qui sont d'ailleurs des gens comme vous et moi.
Mes amies Claire et Aude (qui avaient aussi rendez-vous avec Banksy) sont tombées sous le charme de ces graphismes. Mi-BD, mi-mandalas, mi-autre chose (ce qui fait 3 demis, c'est pour vous dire comment c'était pas mal du tout). Je n'en dirai pas plus, un petit dessin valant mieux qu'un long discours.
La dernière n'est pas une oeuvre de Bruno Coiffard, juste une création céleste (le staff).
Le coin des artistes n'a pas de complexes. Il vous présente un micro extrait de l'oeuvre de Pablo Picasso. Capturé lors d'une toute petite visite au musée du même nom, situé dans un quartier bien abréable, celui du Marais.
Trop cool (on est jeune ou on ne l'est pas), ma soeurette a des tickets vacances qui nous permettent d'entrer dans les lieux sans bourse délier.
Nos langues par contre sont déliées, et nous permettent d'échanger nos impressions. Il faut dire que ma soeur et moi sommes en général bon public, et un brin exaltées.
Il y a de quoi, le bougre faisait de tout, en quantité et en qualité.
Il se répète souvent, mais son radotage est bienvenu.
La jeune fille est indulgente et le monsieur perplexe.
Destins parallèles ?
Ou croisés peut-être.
Creusé ou dépouillé.
Cherchons à comprendre, il en restera toujours quelque chose.
Femmes femmes femmes.
Des femmes encore.
Monde intérieur multi-forme.
C'est tout pour aujourd'hui. Merci Pablo.