20 août 2009 4 20 /08 /août /2009 20:55

Pas mal le mois d'août au boulot, ça permet d'utiliser le débit raisonnable offert par les tuyaux informatique de mon employeur pour poster quelques articles. Si on ne saisit pas l'occasion quand l'inspiration est là, autant aller se coucher tout de suite...

Alors voilà, c'était pour vous raconter un petit instant extraordinaire survenu pas plus tard que dimanche dernier. Au départ, rien de plus (ce qui est déjà pas mal) qu'une descente au Saut de la Lézarde.


Le saut est derrière, une cascade de 7-8 mètres , avec un beau bassin très large et profond.

Après une demi-heure de descente où l'on peut s'imprégner l'âme de l'ambiance de la forêt et les baskets de boue ocre, arrivée sur le site, tout va bien, les poulets rôtis sont dans le sac pour le pique-nique.

D'un seul coup, vlan ! La pluie arrive, et nous rince longuement. Tous les petits animaux de la forêt détalent (des humains de toutes les couleurs), seule reste une autre famille assez occupée à rassembler sous les feuilles ce qui reste de sec.

C'est à cet instant que le petit miracle se produit : quelques dizaines de chauve-souris, sans doute effrayées ou dérangées par l'onde, tournoient autour du bassin. Sans relâche, comme cherchant une issue. La pluie finit par cesser, un coup de soleil inonde toutes ces roches noires. J'oublie les chauves-souris et nous dévorons les deux poulets, telles des hyènes affamées.

Voilà, ni plus ni moins.

9 mai 2009 6 09 /05 /mai /2009 10:36
Pendant le week-end du 1er mai, j'ai entrepris de faire un peu de jardinage, à savoir aménager une plate-bande derrière la maison, avec comme objectif d'y planter la pervenche de Madagsacar reçue en cadeau pour mon gnegnetième anniversaire.

Il me fallait de la terre pour créer cette plate-bande. Je partis donc guillerette et néanmoins armée de ma pelle et mon seau, et commençai à gratouiller le tas de compost pour incorporer un peu de matière organique dans ma terre.

Quand tout d'un coup, je commis une imprudence. Je levai les yeux.

J'aurais dû en toute logique voir la crête forestière qui sépare la vallée de la Lézarde de celle de la Moustique. La crête était bien là, mais affreusement amputée d'un saignée de terre rouge.
Quoi !! Un glissement de terrain ? Non, on distingue un chemin très pentu et un peu plus bas une terrasse. Un futur lotissement ?? Sur ces pentes vierges, quelle misère...



J'ai ravalé ma colère, non sans couiner au scandale auprès de ma famille, habituée à mes coups de déprime liés au mitage des payasages.

Aujourd'hui 8 mai, nous décidons d'aller chercher Yannick pour aller à la plage. Yannick habite juste au bas de la fameuse crête défigurée. Il me lâche comme ça : "Le gars n'a pas demandé à la mairie pour faire ça, il va être en procès et devra replanter chaque arbre". Oui mais ça n'est pas possible, la saignée est trop pentue, et des glissements de terrain ont déjà commencé.



Conclusion : il y avait peu de vagues à la plage, ma pervenche est plantée et j'y ai ajouté des pieds de menthe. Ludo me dit que je ne devrais pas trop m'impliquer, ce n'est pas bon pour la santé.
28 avril 2009 2 28 /04 /avril /2009 23:30
C'est dingue, pas moins de deux articles en moins d'une heure, que fait le comité de contrôle des rythmes rédactionnels ?



Je vous avais plus ou moins promis de parler des Rondes Vertes, et j'ai un peu de temps devant moi. Le titre évoque donc le fait de tourner en rond dans une ambiance verte, c'est tout-à-fait ça.

Once upon a time, mon fils aîné (j'adore dire mon fils aîné) s'est mis à faire du VTT, et a atteint un bon petit niveau. Bien qu'ayant un bon vélo, il lui en fallut un plus mieux, afin de devenir le plus rapide et tenter d'escalader les podiums, en plus des monts et des vaulx. Il me céda donc son ancien vélo, ce qui équivalut à donner de la confiture à une cochonne. La cochonne s'entraîna à son rythme et le plus souvent seule, et découvrit le coeur battant tout un tas de petits sentiers peu battus, sauf par les pluies, les sabots des vaches (au secours), et parfois les pattes des chiens (au secours).

Je n'exagère que très peu en disant que ces promenades en solitaire étaient exaltantes.

Bref, j'arrête de vous bassiner avec mes états de dame, et j'en viens aux faits. L'autre dimanche, je me suis inscrite à une rando populaire en VTT, organiséee par l'ACVPB (le cleube de mon fils aîné), et qui rassemble depuis 3 ans pas moins de 500 simplets, arborant tout comme moi une mine ravie rien qu'à l'idée d'aller arpenter les collines, les rivières et tout le reste. Pas moins de 5 parcours, allant du raisonnable (12 kms) au monstrueux (68 kms, dont des portages vertigineux et des traversées de torrents que c'est pas bien raisonnable tout de même).

J'ai choisi le 31 kms, et je vous le dis tout de suite, je suis allée jusqu'au bout.



Mis à part le fait que le lundi, ma démarche rappelait curieusement celle de Carmen Cru, ce fut un bonheur total, avec un bon lot d'émotions, d'efforts, de gadins (ces foutues pédales), de bleus et de boue. Et surtout de paysages auxquels on n'a pas souvent accès.

Si les petits cochons ne me mangent pas, j'y retourne l'an prochain.
16 mars 2009 1 16 /03 /mars /2009 00:18



J'ai un truc en train de germer dans la tête, un projet. Je crois que je n'en avais pas eu avant, sauf des projets styles partir en vacances, faire des étagères ou moins me manger les doigts. Portée assez réduite il faut le reconnaître.

Là, il s'agit d'acheter un morceau de forêt avec des amis. Belle idée non ?
Je vous fais faire le tour du propriétaire.
Pour arriver sur les lieux, prenez à gauche après Sainte-Rose dans le sens Paris province, et montez montez tant que vous pouvez. Traversez un payasage fait de champs de canne, de pâturages, un coup d'oeil derrière vous, il y a aussi le Grand Cul-de-Sac marin.



Puis, vous arrivez dans la forêt tropicale humide, plutôt sèche ces jours-ci. Une vingtaine de minutes plus tard, nous arrivons au campement, juste au-dessus d'une ravine qui donne de l'eau toute l'année.


A droite, la cuisine et les chambres, à gauche, le living.


Mezzanine et hamacs.


On peut rêvasser.

 

  Ou jouer aux amérindiens.


Le lit de la ravine.


Allez on rentre dit la marmaille.

L'idée est d'acheter 10 hectares de cette forêt, avec deux autres familles amies, pour ne rien en faire de spécial. La garder belle, aller y camper de temps en temps, peut-être faire un jour un peu de culture sous couvert forestier (vanille etc...). On se tâte mais la tentation est forte.
23 février 2009 1 23 /02 /février /2009 19:34


Le 20 janvier, notre unité de recherche était évaluée.
Le 20 janvier, c'était le jour de l'investiture de Barak Obama, premier président noir des Etats-Unis.
Le 20 janvier, c'était le début du mouvement LKP en Guadeloupe, dont le porte-parole est Elie Domota.

LKP, c'est Lyannaj Kont Profitasyon. Ca nous a fait sourire.

"Chouette, pas d'école pendant quelques jours" ont dit les enfants. Nous pensions tous qu'il y en aurait pour moins d'une semaine sans essence et sans transport, puis que tout rentrerait dans l'ordre comme les autres fois

Mais les semaines ont passé.

Quand même, en lisant les revendications du LKP, on s'est dit qu'ils avaient réfléchi à pas mal de problèmes, et qu'ils les posaient bien.
Le gouvernement n'avait pas l'air franchement intéressé par la question.
Puis nous avons vu débouler lou ravi, alias Yves Jégo. Formidable, il écoutait bien, comprenait, et arrivait assez vite à un accord.



Avant de jouer la fille de l'air juste avant la signature de l'accord du 8 février.

Les enfants n'allaient toujours pas à l'école, et commençaient à tourner en rond. Le recteur avait bien dit "Allez, jeudi c'est la rentrée" mais RFO disait mercredi soir "Les écoles seront fermées demain". Et RFO disait jeudi "Quelques écoles étaient ouvertes, mais les parents ont préféré garder leurs enfants à la maison".

Nous roulions le moins possible pour garder un peu d'essence au cas où. Virées fréquentes à vélo pour aller chercher à manger. Davantage de temps passé avec les enfants. Moins de travail, le coeur y était de moins en moins. Beaucoup de VTT pour moi. Finalement une vie plus agréable, sachant que nous serions payés à la fin du mois.

Et entretemps, le LKP devenait de plus en plus intelligent, ne tombait pas dans les pièges, et gardait le cap. Certains devraient s'en inspirer. Gardait des biscuits qu'il sortait au fur et à mesure. Le dernier biscuit fut la consignes de durcir le mouvement, et de bloquer la circulation.


Nationale 1, rond-point de Colin

Les enfants n'allaient toujours pas à l'école, mais nous les faisions travailler un peu, avec l'aide de Catherine, qui n'a pas hésité à venir passer ses vacances ici malgré tout.

Et puis forcément, ça s'est emballé puisque les routes étaient bloqués. Les gendarmes et autres policiers ont fait leur boulot, les grévistes ont fait leur boulot, les casseurs ont fait leur boulot. Un mort dont on a beaucoup parlé (syndicaliste, membre du groupe phare de Carnaval Akyio, tué par ? un jeune casseur au retour de la réunion du LKP). Et un mort dont on a très peu parlé (membre du club cycliste de Saint-François, a malencontreusement percuté nuitamment et en moto un barrage du LKP).

Le gouvernement a lâché du lest (OK pour financer les charges liées aux augmentations de salaires, OK pour des primes), les patrons ont lâché un tout petit peu de lest (OK pour 50 à 70 Euros d'augmentation de salaire), le LKP n'a pour le moment rien lâché (à part laisser les supermarchés ouvrir ce week-end, ainsi que quelques stations essence).

Et puis évènement important (tout est relatif ma brave dame), nous avons trouvé une bouteille de gaz. Ce n'est pas rien de pouvoir se faire à manger à peu près normalement.

Nous en sommes là. Au-delà des problèmes de vie chère, tout un tas de questions se mélangent dans nos têtes brunes, blondes, noires, chabines, indiennes... Tout le monde se parle. Sommes-nous à un tournant historique ? L'évolution statutaire sera-t-elle un jour possible dans de bonnes conditions ? Comment les petites entreprises vont-elles se relever ? Comment ce petit pays à l'hitoire compliquée et parfois dramatique va-t-il se prendre en main ?
8 février 2009 7 08 /02 /février /2009 22:17


Mais qu'est-ce donc là ?

Des morceaux de cactus semés par le petit poucet pour retrouver son chemin ? Pas du tout.
Un quimbois destiné à éloigner les soucougnans et autres mauvais esprits ? On s'approche.
Des morceaux de cactus déposés par une vosine selon une logique qui m'échappe (tantôt le matin, tantôt le soir), à l'entrée de chez elle. Histoire d'éviter que des personnes mal intentionnées n'empiètent sur sa propriété ? Oui.

J'ai assez envie d'y passer en catimini pour ajouter des fleurs. Mais ça risquerait de jeter le trouble dans l'esprit de cette femme, qui n'en a probablement pas besoin.

Pour conclure, le ciel du soir, espoir (que l'école reprenne demain après 3 semaines de grève).

2 décembre 2008 2 02 /12 /décembre /2008 23:42

C'est comme un retour en arrière, un bain de jouvence, un truc du genre c'était mieux maintenant.
Lorsqu'il y a une vingtaine d'années j'ai rencontré le père de mes enfants, un des facteurs déclenchants, non pas du coup de foudre, mais de l'admiration (à mon avis  nécessaire à l'amour) que je lui portai (passé simple, pas de s), or donc ce facteur (qui n'a pas toujours sonné trois fois), c'était qu'il jouait du saxophone.



Il en joua jusqu'au jour (par ailleurs béni) où nous procréâmes. C'est écrit dans les livres que la créativité est liée à une certaine disponibilité de l'esprit, et il est connu dans tous les foyers de France, de Navarre et d'ailleurs que la présence de rejetons induit un certain manque de disponibilité de l'esprit.
Ce qui explique que depuis quelques 15 années, le saxophone est resté dans sa malette, en proie non seulement à une angoisse existentielle, mais de plus à une corrosion délétère. Plus rien à en tirer du biniou, il est cuit et re-cuit.

Mais alors c'est quoi cette photo de Bubu qui nous fait Charlie Parker ?

Eh bien comme on l'aime vraiment beaucoup, on lui en a offert un pour son anniversaire il y a 3 jours.
Depuis, il fait ses gammes et plus car affinités, il est d'excellente humeur et nous aussi.

21 octobre 2008 2 21 /10 /octobre /2008 20:20
Un de ces week-ends où rien ne va vraiment, à part le temps qui s'est remis au beau après trois semaines d'intense saison des pluies. Je décide donc de sortir de ma tanière (les peintures s'écaillent, ça sent la pisse de chat), et je me dirige d'un pas alerte vers un coin de la Lézarde que je n'ai pas arpenté depuis des années.



Entre septembre et octobre, les bambous poussent, d'où ces grandes tiges pas encore alourdies par les feuilles, qui ponctuent le paysage. Dans quelques semaines, le poids du feuillage fera se recourber les tiges. Derrière cette touffeur, si vous tendez l'oreille, vous allez entendre le petit grondement de la Lézarde. Depuis des semaines, ce sont crues sur crues, qui ont modifié les berges et charrié vieilles branches et terre brune.

Pour arriver jusque là, je suis passée dans un vallon détrempé, fréquenté par quelques peaux de vaches (au sens propre). Bêtement, j'ai apporté mon petit boîtier à ultra-sons, car depuis quelque temps, j'ai peur des chiens. Pas des chiens créoles, mais de ces clébards idiots à gueule large qui font régulièrement la une des journaux. La dernière fois que je montais en vélo sur la route au-dessus de chez moi (j'avais mon boîtier), je lève le nez et aperçois un molosse qui m'attend de pied ferme sur le trottoir. N'écoutant que mon courage, j'effectue un demi-tour sur place sans oser imaginer une seconde me servir des ultra-sons. Bref, tout ça pour dire que je ne suis pas très à l'aise dans mon vallon détrempé et néanmoins baigné de soleil. La solitude du lieu m'angoisse, une grande fille comme moi.

Les sens en éveil et les pieds dans la gadoue, j'arrive au bord de l'eau, qui sinue entre l'ombre et la lumière. Je pose mes fesses sur une pierre, et je finis par me laisser rassurer par la nature. Si les oiseaux sont tranquilles, il ne devrait pas y avoir de méchant chien ni de méchant homme. Je crois que je me sens un peu comme le petit chaperon rouge.



Quelques dessins plus tard, je reprends mon chemin, je quitte le cours d'eau dérangeant pour retrouver le cours des choses. 
Sinon, c'est quand même vachement difficile de représenter les herbes vertes avec un crayon noir. 
26 septembre 2008 5 26 /09 /septembre /2008 21:55
Je ne vois pas le jour, tenaillée par le doute. Arriverais-je à mener à bien ce sdgqsfjlfh de rapport à rendre pour le 10 octobre ?? Angoisse du petit jour, apaisée par le rosissement de l'horizon (quoi qu'avec le temps de chiotte qu'on a en ce moment, le rose est tout relatif). Euphories passagères, lorsqu'après une heure passée à grignoter mes doigts (l'os n'est pas loin), consulter mes mails dès qu'ils arrivent, lancer un petit café, ô merveille, j'arrive à démarrer sur la gestion prévisionnelle des emplois et compétences. Mais l'accalmie est de courte durée, j'ai le coeur au bord des lèvres quand je constate que mon collègue X a complètement dévié sur le contenu du projet.

Bon, comme dab je finirai bien par y arriver, mais c'est sûr si dieu me prête vie, je me fais une bonne séance de shopping le 10 après-midi.

Etant bien évidemment dans l'incapacité de vous raconter des trucs intéressants ou amusants, je vous parle donc au travers de clichés.



Notre petit dernier, Furax, champion de la sieste.



Et sa soeur La flamèche, pas mauvaise en trotinette.



A quoi rêvent les enfants et les chats ?
11 septembre 2008 4 11 /09 /septembre /2008 20:02



Certains d'entre vous avaient été informés que les Bubu projetaient de partir au bout du monde pour leur semaine de vacances estivale : la Dominique, située à environ 80 km de chez eux à vol de frégate. Avouez, vous êtes étonnés de ne pas en avoir d'écho sur ce merveilleux espace de communication et d'expression qu'est la blogosphère. Je dois avouer bien piteusement que notre détermination a fléchi à l'écoute du bulletin météo (sale temps, mer forte, dégueulis assuré). Le manque d'enthousiasme des aînés à partir peu avant la rentrée a également contribué à notre capitulation, et à un repli vers une destination moins exotique : Deshaies.

Adieu donc rastas, boiling water lake et autres Boas constrictors. Mais j'en ai profité pour exhumer mes crayons et ma boîte d'aquarelle. Première tentative, dont je ne suis pas mécontente, le dessin ci-dessus, qui explique le titre de cet article (Richesse, le nom bu petit bateau). Tout en crayonnant, les fesses dans le sable de la plage de Grande-Anse, mon inconscient me chuchotait des choses et j'avais une impression de déjà vécu, que j'ai mis sur le compte du soleil couchant qui me tapait sur la tronche. De retour au gîte, je m'empresse de montrer mon oeuvre à mon fan-club, et au même moment, la connection neuronale s'établit : j'ai déjà dessiné ce bateau il y a longtemps, au même endroit.

De retour à la maison après trois jours de bullage relativement intense, je me dirige sans hésiter vers la petite étagère jaune et bleue où est rangée une aquarelle que j'avais prêtée à Daniel, et qu'il a eu le mauvais goût de me restituer par la force des choses. La voici, j'ai vérifié, elle date de novembre 1988.



Alors c'est sûr, il y a des petites différences, mais Richesse est là, entre deux amandiers. En 20 ans, l'amandier a poussé, les abris de tôle ont été remplacés par une coquette case en bois, et Richesse s'est détériorée. Je ne sais pas pourquoi, cette petite histoire m'a rendue assez guillerette.

Rendez-vous dans 20 ans pour le jeu des 7 erreurs.