Ah ! Mon enfant, dans quel état l'ai-je retrouvé à la sortie du collège.
Vous devez vous douter qu'il y a anguille sous roche, je serais moins sereine si son intégrité physique était à ce point altérée.
Figurez-vous qu'il s'est pris de passion pour le secourisme, et qu'il passe ses mercredi après-midi à l'UNSS (prononcer UNSS) à apprendre qu'en cas d'accident industriel il ne faut ni téléphoner si se déplacer pour chercher ses enfants. Qu'après avoir ranimé un bébé, il ne faut pas tout de suite le mettre dans les bras de sa mère, qui par ses tremblements intempestifs bien que compréhensibles, risquerait de le secouer un peu trop fort. Qu'en cas d'accident chimique, la sirène fait hi-hon-hi-hon pendant une minute quarante.
Et tout à l'avenant, sans compter les manipulations à effectuer sur les personnes qui s'étouffent avec des cacahuèttes, ou autres objets n'ayant rien à faire dans la trachée artère.
Or donc, j'entre dans le collège et je vois bien que les gosses se marrent (ça devrait être interdit). Et voilà ti pas que Swan déboule ensanglanté, le nez cassé et un oeil au beurre noir. Madame Robillard, professeur d'EPS de son état, et paraît-il maquilleuse "effets spéciaux" dans son jeune temps, dispose d'une malette de cosmétiques permettant de simuler parfaitement blessures, hémorragies, éviscérations, membres coupés. Formidable. C'est d'une réalité saisissante. C'est pour se mettre en situation dans les opérations de secourisme.
Cette femme est bien sympathique, et j'ai donc discuté le bout de gras avec elle sur ce sujet. Au bout de 5 minutes, elle a tenu à me faire la manipulation pour recracher la cacahuète, j'ai manqué de vomir mon 4 heures. Puis, j'ai dû exécuter la manoeuvre sur sa personne, au son de ses encouragements : "plus fort, plus fort".
C'est torride le secourisme.