Après la main chaude (voir article précédent), la nuit chaude. Je remonte au premier jour de nos vacances, ou plutôt à la première nuit. Je suis navrée de décevoir ceux qui pensaient que j'allais évoquer quelque salacité sur le grand livre virtuel, il ne s'agit pas du tout de ça.
Ceux qui vivent loin (loin de quoi ?) le savent, lorsqu'on voyage suffisamment vers l'ouest, on n'a pas envie de se coucher le soir, magré une nuit dans l'avion passée à se coller un bon torticolis.
Je n'ai donc pas dérogé à ce phénomène plus banalement appelé décalage horaire, et me suis couchée à pas d'heure.
Ca devait faire environ moins de 5 minutes que j'avais sombré dans un sommeil pré-paradoxal, que voilà t'y pas que j'entends des tas de bruits, dont une sirène de pompiers. Mon sang ne fit qu'un tour (rapide, mon coeur bat vite), je sautai sur mes pieds, et bondis jusqu'à la fenêtre, pour m'apercevoir de deux choses :
1- Un beau camion de pompiers était effectivement garé en bas de l'immeuble, la grande échelle érigeant déjà un fier volontaire vers les toits de zinc.
2- J'étais en tenue d'Eve et dus donc battre en retraite précipitamment, pour ne point détourner l'attention dudit volontaire.
Il s'ensuivit quelques minutes de flottement, pendant lesquelles nous nous demandâmes quelle attitude tenir.
- nous rendormir passque quand même on était crevés ? Tentant.
- appeler les pompiers puisqu'il semblait y avoir le feu ? Complètement idiot.
- réveiller l'entière maisonnée en criant au feu ? Peu raisonnable.
Après avoir couvert ma nudité d'un très joli peignoir blanc qui passait par là (mais malheureusement dépourvu de ceinture, ce qui ne me facilita pas la tâche), je courus le coeur battant jusqu'à la porte d'entrée, et tombai sur le palier nez à nez avec Annabel, la gardienne de l'immeuble. Panique à bord, y'a le feu au 3ème, Elle monte réveiller et prévenir tout le monde. Ca commence à sentir la fumée, mais il n'y en a pas dans l'escalier, ce qui me rassure un peu. Nous réveillons quand même les enfants et les grands-parents, en leur demandant de se tenir prêts. Sur ces entrefaites, une escouade de pompiers déboule dans l'escalier, et nous demandent d'évacuer. Sauf Grand-Mère qui ne peut pas descendre toute seule, ils viendront la chercher si c'est nécessaire, et mon népou restera avec elle.
J'embarque quand même passeports et carte bleue, et aussi les fringues achetées la veille pour toute la famille, en vue du mariage de mon neveu chéri. Si tout crame, on pourra au moins faire la noce.
Et ma foi, nous passons un moment fort convivial dans la cour de l'immeuble, où tout le monde est rassemblé. Nous pouvons ainsi voir la lueur orangée des flammes qui malheureusement dévastent tout un appartement.
This one (en javanais dans le texte).
L'organisation des pompiers est impressionnante. Casqués, bottés, balèses (oui d'accord je fantasme un peu). On les entend casser plein de choses, on les voit dévider leurs gros tuyaux, ils communiquent par talkie-walkie. Ils mettent au moins un bon quart d'heure à éteindre les flammes. Puis ils resteront toute la nuit pour continuer d'arroser, et pour déblayer les gravats susceptibles de faire repartir le feu.
Ce qui nous fait un joli tas de cochonneries. noirâtres et puantes.
La propriétaire est quand même partie à l'hosto, en état de choc. Elle reviendra le lendemain, pour constater le champ de ruines, et pleurer la perte d'un de ses deux chats.
Le charme discret d'une bonne flambée.
Un incendie, c'est un peu comme un cyclone ou un tremblement de terre. Ca fait peur mais c'est exaltant. Ce que je nous vous ai pas dit, c'est que lors de nos vacances précédentes à Noël au même endroit, le feu avait pris dans notre chambre la veille de notre arrivée. Quelqu'un connaît un bon exorciste ?
Nous voici donc au terme de l'épisode n°2.