4 mai 2015 1 04 /05 /mai /2015 23:48
Il ferait Beauvoir

J'sais pas ce que j'ai, faut que j'écrive tout le temps en  ce moment.

 

Je lis un peu aussi. Pas convaincue par ma liseuse électronique, il faut vraiment que je n'aie rien d'autre à me mettre sous la dent.

 

La volupté de choper un vrai bouquin en papier ! Frédéric Begbeider est peut-être un sniffeur de coke et autres paradis artifessiels, je le rejoins. Pas en boîte pour le suivre sur ce rail. Je pense comme lui j'veux dire. Tigre de papier c'est 100 fois mieux.

Il ferait Beauvoir

Alors donc, je tombe sur un bouquin que j'ai chipé à je ne sais plus qui.

 

Mémoires d'une jeune fille rangée, de Simone de Beauvoir. Ca vous paraî ringard avouez !

 

Moi j'avoue autre chose. Que je n'avais jamais lu la moindre ligne de la copine à Sartre. Je n'en éprouve aucune honte, rassurez-vous.

Il ferait Beauvoir

"Je suis née à quatre heures du matin, le 9 janvier 1908, dans une chambre aux meubles laqués de blanc, qui donnait sur le boulevard Raspail".

 

La première phrase d'un livre est souvent déterminante. Celle-là m'a donné envie de continuer.

Page 86.

 

"La vérité c'est que, séparée de ma famille, privée des affections qui m'assuraient de mes mérites, des consignes et des repères qui définissaient ma place dans le monde, je ne savais plus comment me situer, ni ce que j'étais venue faire sur terre"

 

Pas mal. Malgré la longueuer de la phrase.

 

"Je n'eus à essuyer ni deuil ni dépaysement et c'est une des raisons qui me permirent de persévérer assez longtemps dans mes puériles prétentions".

Il ferait Beauvoir
Il ferait Beauvoir

Page 96.

 

"J'avais spontanément tendance à raconter tout ce qui m'arrivait : je parlais beaucoup, j'écrivais volontiers. Si je relatais dans une rédaction un épisode de ma vie, il échappait à l'oubli, il intéressait d'autres gens, il était définitivement sauvé".

 

Je n'ai pas fini le livre. Pas mal la petite Simone.

 

Simone c'est mon deuxième prénom !

3 novembre 2014 1 03 /11 /novembre /2014 23:09

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Je voudrais demander pardon à Frédéric Begbeider.

 

Lorsque j'ai lu "Les tigres de papier", un livre dans lequel il nous explique ses 100 livres préférés, et où il fustige les livres électroniques, j'ai abondé mentalement dans son sens.

 

Ah oui, c'est bien mieux un vrai livre en papier. Même si ça encombre la maison. Même si ça consomme des arbres (mais bon, ça consomme des forêts de pins faites pour ça, pas des forêts amazoniennes non plus).

 

Amazonienne d'ailleurs le mot est là. Je m'aprête à commander sur Amazon ce qu'on appelle une liseuse. Non pas pour moi, faut pas exagérer, moi je préfère les tigres de papier.

 

Mais pour Swan, qui lit pas mal, et qui s'impatiente toujours d'avoir à attendre que la commande arrive dans nos banzil Caraïbes, via Versailles ousque la livraison est gratuite.

 

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Ce qui m'en a donné l'idée, c'est que j'ai eu entre les mains pas plus tard qu'hier, la liseuse de mon ami F. Qui voulait me faire découvrir les écrits de Guillaume Apollinaire, notamment "Les onze mille verges". Je ne m'exprimerai pas sur ce livre, n'en ayant parcouru que de très brefs - et pittoresques - passages. De mémoire, il était question des fesses d'une jeune femme, à la blancheur comparable à celle de melons qui auraient cru - le croyez-vous - sous un soleil pâle.

 

Le mal est donc fait. La petite graine de la tentation a germé dans mon esprit faible. Mes principes sont comme neige au soleil.

 

Une question demeure.

 

Vais-je chosir le modèle haute résolution 212 ppp avec éclairage intégré et wi-fi (129 € tout de même), ou celui avec écran tactile anti-refelt avec offres spéciales, à seulement 59 € ?

 

J'aimerais tout de même savoir en quoi consistent ces offres spéciales.

30 juillet 2014 3 30 /07 /juillet /2014 21:42

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Ce gars-là me plaît bien plus que Freud, qui avait l'air coincé complet.

 

Et puis passer une partie de sa vie à regarder les petits oiseaux, pour en sortir des idées géniales sur l'évolution, je dis chapeau.

 

Moi quand je regarde les petits oiseaux, ça me fait plutôt un grand vide dans la tête, agréable au demeurant.

 

Je n'ai pas retenu le détail de ce que j'ai lu dans le bouquin d'Ameisen, mais grosso modo, j'ai appris qu'il existe des espèces d'oiseaux qui font du jardinage.

 

Certains fabriquent des tonelles, et se mettent au bout, pour que les doudous potentielles qui passent par là les voient au bout de ce petit tunnel végétal. Comme une petite scène de théâtre où le bellâtre se produirait.

 

Et alors en plus, pour attirer l'attention des filles, il dispose des petits objets sur les parois de la tonnelle. De la déco en quelque sorte.

 

Et ce n'est pas fini, tenez-vous bien. Ils mettent les plus petits objets à l'entrée du tunnel, les moyens au milieu, et les gros au fond. De cette façon, lorsque les têtes de linottes regardent la tonelle, elles ont l'impression que tous les objets sont de la même taille. Ce qui donne une impression de mise en scène, et ça met bien en valeur le Casanova à plumes.

 

Etonnant non ? 

 

Certains chercheurs se sont amusés (zont que ça à faire...) à changer de place les objets, les plus gros devant, les plus petits derrière. Je vous le donne en mille, eh bien la femelle boude quand c'est comme ça. Snobe le mâle. Va voir ailleurs si les tonelles sont mieux décorées.

 

A quoi ça tient la séduction, je vous le demande.

26 juillet 2014 6 26 /07 /juillet /2014 22:40

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José Luis Borges :

 

"La nuit nous dicte sa tâche magique.

Détisser les mailles de l'univers,

les ramifications inépuisables

des effets et des causes,

qui se perdent

dans ce vertige insondable - le temps

la nuit exige que cette nuit même,

tu oublies ton nom, ton sang, tes ancêtres,

chaque parole humaine et chaque larme,

ce que la veille a pu te révéler,

le point illusoire des géomètres,

la ligne, le cube, la pyramide,

et plan, sphère, cylindre et vagues,

ta joue sur l'oreiller et la fraîcheur

du drap neuf

les empires, et César et Shakespeare

et, plus difficile, ce que tu aimes".

 

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Un peu moins poétique, Sigmund Freud (le bougre n'avait pas l'air de rigoler tous les jours) :

 

"Chaque nuit, les êtres humains déshabillent leur esprit et mettent de côté la plupart de leurs acquisitions psychiques. Et ainsi, ils se rapprochent de très près de la situation dans laquelle ils étaient quand ils ont commencé à vivre".

 

Jean-Claude Ameisen :

 

"Il suffit d'envisager que l'effet majeur du sommeil est de nous permettre de faire un tri, de faire émerger en nous une mélodie, la mélodie de nos souvenirs durables, qui persistent en nous, à partir de ce bruit quotidien, de ce brouhaha des innombrables événements que nous vivons chaque jour, à partir de ce tumulte qui disparaîtra dans la nuit".

 

"Cet étrange voyage qui nous ramène jour après jour, aux rivages que nous avons quittés, plus riches de ce que nous avons acquis et plus libres de ce que nous avons perdu".

2 juin 2014 1 02 /06 /juin /2014 23:17

Vous aurez remarqué que les images sont le support de ce que vous raconte semaine après semaine.

 

Il m'arive une petite tuile (ce n'est pas un cancer incurable donc tout va bien).

 

J'étais il y a peu sur un îlet très chaud, à arpenter ses chemins pour glaner des informations de la plus extrême importance. Donc obligation d'emporter de l'eau pour éviter la fatale déshydration.

 

La gourde mal rebouchée a fait des siennes, et quelque peu baptisé mon appareil photo qui ne me quitte ni de jour ni de nuit. Résultat, il refuse obstinément de fonctionner, il va falloir que je l'apporte à mon petit réparateur, qui sait faire des miracles quand il le faut.

 

En attendant, bien obligée d'écrire seulement avec des mots, les images seront pour plus tard.

 

Mes pauvres, ça va devenir très indigeste ce blog.

 

Je voulais en fait vous narrer un petit instant de ce week-end, passé en majorité à la maison. Ayant été très peu concentrée ces dernier temps, j'ai pris du retard dans mon travail. Et me suis privée de sortie pour boucler ce qui devait l'être.

 

Mais tout de même, quelques récréations.

 

Dont une à bouquiner sur le transat jaune, dans le jardin. Je lis un bouquin de Gisèle Pineau, "Folie, aller simple. Journée ordinaire d'une infirmière". Je l'ai acheté en pensant à un ami infirmier en psychiâtrie à Saint-Claude, comme l'a été Gisèle Pineau 20 ans durant. Et aussi parce que ça m'a étonnée que cette écrivaine Guadeloupéenne soit en même temps infirmière.

 

Transat jaune, les jambes au soleil. Devant moi la jardinière où j'ai planté trois sortes de pourpiers, chipés au débarcadère de la Désirade. Ils se plaisent bien, et m'offrent leurs fleurs jaunes, fuschia, et blanches. Au second plan, un pied de corossolier (arbre portant des fruits en forme de coeur, d'où son nom). Cet arbre a été coupé, arrivé en fin de vie, mais un bel anoli vert vif est plaqué sur son écorce. Donc un bel arc-en-ciel que ces fleurs et ce lézard qui me distraient de mes lectures un peu sombres. En arrière-plan, le vent fait onduler les feuillages, et encore plus loin dans mon esprit, des chants d'oiseaux.

 

Voilà, j'espère que telle Shéhérazade, j'aurais su retenir votre attention une fois encore.

21 mai 2014 3 21 /05 /mai /2014 00:51

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An tan lonta que je n'ai pas alimenté la chronique J'ai lu. Tout bêtement parce que je lis peu ces temps-ci. 

 

Ce soir en déposant un gredin chez sa mère, je tombe sur un Pocket dont le prologue est le suivant :

 

Je suis allé à Lourdes avec ma femme.

Il n'y a pas eu de miracle.

Je suis revenu avec.

 

Cruel mais marrant. J'ai donc piqué le bouquin à man Aude, et je ne manquerai pas de le digérer pour vous.

Si dieu veut.

 

 

23 mai 2013 4 23 /05 /mai /2013 22:43

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Ce n'est pas moi qui le dis, c'est Jean-Luc Seigle.

 

Le livre aurait pu s'appeler La ligne Maginot. Ou encore Une balle dans le coeur.

 

Je suis restée sidérée par la chute de ce bouquin, où le fils du héros, devenu professeur d'histoire à l'université, explique à ses étudiants le mensonge de la ligne Maginot. 

 

Il l'explique d'autant mieux que c'est à cause de ce mensonge que son père a fini par se pendre dans la grange. Une balle dans le coeur à retardement. Aidé aussi par la modernisation des années 50 qu'il ne supporte pas. Le remembrement imposé par de Gaulle. La télé qui arrive dans son salon, et qui lui montre la réalité de la guerre d'Algérie à laquelle son fils aîné est parti. Il se tue aussi pour faire revenir ce fils comme soutien de famille.

 

 

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Revenons à la ligne Maginot.

 

Le souvenir que je garde des cours d'histoire (je baillais beaucoup), c'est que la ligne Maginot a été la cause de la défaite en 40, et que les allemands sont entrés comme dans du beurre.  "Ah ce "comme dans du beurre", on n'imagine pas le mal que ça a fait. L'expression n'est pas suffisamment moderne pour venir de vous. Il faut croire qu'elle est remontée jusqu'à vous, de génération en génération, de manière la plus sournoise possible".

 

Eh bien si l'on en croit Jean-Luc Seigle, la Ligne Maginot a joué son rôle. Les allemands n'ont même pas essayé de passer par l'est au début, ils sont passés au nord. "...par la Belgique qui avait refusé l'extension de la fortification à sa frontière, préférant choisir la neutralité, convaincue qu'elle protégerait mieux ses sujets de cette manière".

 

Alors l'armée française qui avait lu Mein Kampf et avait donc tout prévu, vole au secours de la Belgique pour obliger les allemands à retenter le coup par l'est et les écraser. Il y avait suffisamment de chars pour ça, puisqu'ils 'avaient pas à défendre les autres frontières, la Ligne Maginot étant là pour ça.

 

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C'est là que ça cafouille. Les ordres pour lancer les contre-attaques tardent. Les militaires (ce sont des militaires) obéissent à l'absence d'ordres. Les décisions ne sont pas prises en haut lieu. L'armée française est donc en déroute, non pas par manque d'hommes et de moyens, mais fautes d'ordres, qui ne sont pas donnés, ou donnés au mauvais moment.

 

Hitler excité par son succès ne résiste pas à l'idée de repasser par la Ligne Maginot, il sautille et va narguer les soldats français. 

 

Le héros du livre s'y trouvait, au niveau du fort de Schoenenbourg. Lui comme les autres se sont souvenus de Verdun, se sont battus sans relâche, sans attendre les ordres. Ils ont résisté et ils ont vaincu, quasiment sans perte. Cette deuxième quinzaine de juin 40, ils ont infligé d'énormes pertes à l'armée allemande. Pas un soldat allemand n'est passé tant qu'ils sont restés à leur poste. Personne n'a eu besoin d'oublier ça puisque personne ne l'a su.

 

L'histoire officielle française ne l'a pas retenu.

 

Les soldats français ont alors capitulé. Non pas devant la puissance allemande, mais sur l'ordre du Haut Commandement français. Les soldats sont remontés à la surface, et se sont constitués prisonniers. De retour dans leur pays cinq ans plus tard, ils se sont tus. Ont gardé pour eux cette vérité qui les étranglait. Cette reddition fut pour eux comme un coup de grâce, comme une balle dans le coeur.

 

 

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En dehors de cette thèse historique développée à la fin, ce livre est plein d'autres trésors. 

 

Je l'a lu d'une traite pendant mon dernier Paris / Pointe-à-Pitre. J'ai souvent la chance de tomber sur des bouquins troublants pendant ces heures particulières qui relient mes deux pays.

6 avril 2013 6 06 /04 /avril /2013 01:07

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Je suis triste, j'aimais bien Philémon quand j'étais gamine. Je crois que je le lisais dans Pilote. Je ne comprenais pas tout à ce monde des A, à la grosse main qui se balladait toute seule, à Philémon qui était toujours paumé et rêveur dans son tee-shirt marin. Mais c'était comme un mélange d'aventure et de poésie.

 

Alors amis de la poésie bonsoir, Fred est parti dans les limbes et redeviendra bientôt de la poussière d'étoiles.

16 septembre 2012 7 16 /09 /septembre /2012 22:13

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Bains d'argile en famille.

 

 

C'est assez réconfortant de se dire que la terre en a encore pour quelques milliards d'années à "vivre", jusqu'au moment où le soleil mettra la clé sous la porte. Ca nous laisse le temps d'évoluer tranquillement, de façonner le paysage et le climat grâce à notre merveilleuse technologie, et surtout de profiter de cette minuscule et merveilleuse interface qui nous permet de vivre (si peu de temps).

 

Ca pose quand même des questions. La vie s'éteindra-t-elle brusquement quand on aura dépassé la limite des conditions acceptables ? (moins de 12 jours de RTT par exemple). Est-ce qu'on évoluera vers des formes de vie complètement différentes des formes actuelles ? 

 

J'en étais là de mes pensées du samedi (parfois un peu noires, ayant souvent du mal à choisir dans la palette des possibles qui s'ouvre ce jour-là), quand j'ai eu le tort de tomber dans un livre, prêté par un ami (autre grande question : pourquoi les livres prêtés sont-ils mieux que les autres ?).

 

Alors ça s'appelle "Une histoire de tout, ou presque" de Bill Bryson. Pas terrible comme titre. Le style n'est pas non plus épatant, et le sujet est plutôt ardu. Il s'agit tout simplement de l'histoire des sciences, à commencer par le début (mais comment diable, et quand et pourquoi l'univers s'est-il créé, en quoi est-il fait, qu'est-ce qu'il fabrique, qu'a-t-il comme projets), pour passer ensuite à des questions beaucoup plus triviales (et la terre elle est vieille comment ? Qu'est-ce qu'il y a dedans ? Pourquoi le Yellowstone est-il aussi dangereux ?). On embraye évidememnt sur la biologie, et ensuite je ne sais pas, je n'en suis qu'à la page 324 sur 651.

 

Ce qui est sympa dans ce bouquin, ce n'est pas tant ce qu'il explique. Mais plutôt qui étaient tous ces savants, et comment ils ont fait pour découvrir tout ça, bien souvent avec pas grand-chose. Et comment ils se tiraient la bourre pour trouver avant les petits copains. Où comment des découvertes hyper-importantes ont pu rester ensilées des décennies pour des raisons diverses et variées.

 

Mais tout de même, j'ai découvert (j'aurais dû le savoir), que les astéroïdes n'étaient pas que des choses qui existent dans les films d'action, et que les gentils arrivent d'une façon ou d'une autre à faire rebrousser chemin.

 

Y'en a plein dans le ciel, qui peuvent très bien sans crier gare venir nous réduire à l'état de cellophane grillée. La probabilité de les repérer avant qu'ils n'arrivent est très faible, et ça vaut sans doute mieux. "Chers zozoditeurs, l'arrivée de l'astéroïde ZX-Lambda est prévue pour dans 6 mois, et le gouvernement va tout mettre en oeuvre pour réduire cette future fracture sociale qui ne manquerait pas d'en résulter". Si ça tombe sur le gouvernement Hollande, j'en connais qui vont gloser.

 

Alors je ne vous dis qu'une chose : profitons de ce foutu week-end sans modération aucune.

 

 

23 août 2012 4 23 /08 /août /2012 17:07

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Isaac acte 1.

 

Je reprends le boulot mardi (légère gueule de bois liée aux 19 ans du grand), et dès mercredi après-midi, mon employeur me demande de regagner mes pénates, pour me protéger et protéger mes biens (sic). Que se passe-t-il donc ? Une invasion tardives des Huns pilotée par un descendant d'Attila égaré en Caraïbe ? Pas du tout. Une éruption volcanique imminente ? Que nenni. Plus banalement, une alerte cyclonique. Le petit Isaac est attendu à l'accueil, ou plutôt en Guadeloupe. On prévoit des vents à 120 km/heure et des seaux d'eau comme s'il en pleuvait.

Bon ben d'accord, j'avais pourtant presque envie de travailler, je rentre à la maison.

 

Isaac acte 2.

 

Comme nous ne sommes guère sérieux, il faut quand même aller faire un peu de ravitaillement, il y a pas mal de bouches à nourrir à la maison. Les boutiques ferment mais nous trouvons quand même quelques victuailles. Je profite ensuite de la situation pour faire une énorme sieste au frais dans le hamac, puis par attraper un bouquin qui traînait par là. Les enfants ont pris l'excellente initiative de préparer des tomates farcies, et la nuit de tomber. Ce qui nous donne une ambiance sympathique et un peu en dehors du temps. Pas un bruit dans la rue, la circulation est maintenant interdite. Le vent commence à monter, quelques portes claquent. 

 

Isaac acte 3.

 

Les tomates étaient délicieuses, et la vitesse du vent est maintenant proche de zéro. Les prévisionnistes se seraient-ils gourrés un brin sur la trajectoirede la tempête ? C'est qu'avec ces phénomènes de faible puissance, les calculs sont paraît-il bien plus incertains qu'avec les brons gros cyclones maousse costauds. Quoi qu'il en soit, le galant de nuit (genre de jasmin) embaume, c'est toujours ça que les allemands n'auront pas. Allusion aux allemands sans doute parce que le livre dans lequel je suis tombée (Le cercle littéraire des amateurs de tourtes aux épluchures de patates) fait état de correspondances juste après guerre entre une chroniqueuse londonienne et rigolote, et diverses personnes, dont son éditeur, son amoureux, et des habitants de Guernesey qui lui racontent ce qui s'est passé pendant l'occupation allemande dans leur petite île anglo-normande. Je me replonge dans le bouquin jusque tard dans la nuit.

 

Isaac acte 4.

 

Petit matin, la pluie tombe mais sans plus. Pleine d'une énergie (moi, pas la pluie) inexpliquée, je sors en tenue d'Eve, éponge la terrasse trempée, me prends des embruns délicieux qui finissent de me réveiller. Retour à un quotidien plus ordinaire. Les bruits du matin apparaissent et les grenouilles ont presque cessé de chanter.

 

La vie sous les tropiques est pleine de surprises, je ne vous dis que ça.

 

PS : l'aquarelle de la terrasse est de ma soeur Michèle. Lé belle non ?