16 août 2020 7 16 /08 /août /2020 18:13
Ceci n'est pas un poisson d'avril

1er avril 2020 - J18

 

J'ai dévoré la Panthère. Celle de Sylvain Tesson. Après l'avoir dévorée, je vais la relire plus calmement. Morceau choisi : "Je rêvais d'une presse quotidienne dévolue aux bêtes. Au lieu de "Attaque meurtrière pendant le carnaval", on lirait dans les journaux : "Des chèvres bleues gagnent le Kunlun".

 

Mon tableau de chasse à ce jour, en barbotant dans la Rose : une paruline caféiette, des libellules turquoise, et surtout, je n'avais jamais remarqué que les petits escargots très nombreux sur les roches étaient capables de résister au bouillonnement du torrent sans être délogés. Dessin de mémoire (d'escargot).

26 mai 2020 2 26 /05 /mai /2020 17:50
Le Tigre de l'Amour

24 mars - J10

 

Total déconfinement ce jour.

 

Je suis partie dans le Primorié, une jungle boréale, - 40 l'hiver, + 40 l'été.

Pays de l'Amour. Ou tout du moins du Tigre de l'Amour, qui réussit à vivre dans ces extrêmes. 

Donc extrême sud-est de la Chine, bordé par la Corée du Nord et la Mer du Japon. 

Je suis tombée dans le livre de John Vaillant (Le Tigre), tout comme Obélix dans la marmite de potion magique. Obélix aurait surement fait copain avec le Tigre.

 

Idéfix est inconsolable (jour de la mort d'Uderzo), et moi je repense à tous ces albums dévorés pendant l'enfance.

27 août 2018 1 27 /08 /août /2018 22:16
Chaque jour une nouvelle vie

Chance, j'enchaîne des livres chouettes.

Deux sont sur trame de recettes de cuisine :

- un polar qui se passe en Afrique du Sud avec plein de mots en Afrikaans*,

- un roman d'espionnage pendant la deuxième guerre mondiale**.

Le troisième*** commence par "La meilleure façon de ne pas rater sa vie, c'est de la refaire tout le temps".

Chaque jour une nouvelle vie

C'est un peu ce que dit l'ami Boileau (j'ai voulu l'inviter sur facebook, n'a pas répondu) :

 

Hâtez-vous lentement, et sans perdre courage, (pas question de le perdre celui-là)

Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage, (un peu comme Pénélope)

Polissez-le sans cesse, et le repolissez, (même si certains manquent de politesse)

Ajoutez quelquefois, et souvent effacez (oui, bonne idée d'effacer)

 

 

Chaque jour une nouvelle vie

J'aime cette idée de recommencements (choisis ou subis), de virages (plus ou moins bien négociés), d'exigences folles (mais ne pas demander serait folie). 

Chaque jour une nouvelle vie

* Recettes d'amour et de meurtre, une enquête de tannie Maria, de Sally Andrew

** On n'a pas toujours du caviar, de Johannes Mario Simmel

*** L'arracheuse de dents, de Franz-Olivier Gisbert

 

Chaque jour une nouvelle vie

Post-scriptum. Évènement extraordinaire ce matin. Ma tartine pain beurre confiture d'abricots m'a échappée, elle est tombée du bon côté. Deux questions à vous mes amis : qu'est-ce que le bon côté ? Et comment interpréter ce signe des cieux ?

 

1 septembre 2017 5 01 /09 /septembre /2017 01:05
La preuve que je ne rêve pas

Ouh la la ça marche comment déjà Overblog ? Depuis des mois, je cède à la facilité de l'icône bleue et blanche. Quoi de plus simple que de balancer des images, plus ou moins légendées ? Et d'espérer un peu bêtement que ça suscite l'enthousiasme des foules, symbolisée par des petites mains et parfois même des coeurs.

La preuve que je ne rêve pas

Ceci dit, je n'ai rien contre les mains ni les coeurs, bien au contraire. Le sujet de cet article (y a-t-il vraiment un sujet, je ne suis pas sure), pourrait peut-être démarrer autour des mains.

La preuve que je ne rêve pas

Ce matin, j'ai pris sur moi de ne pas céder à l'envie de traîner au lit comme je le fais depuis quelques semaines, période d'été oblige. Et plus je me levais tard (parfois 7 heures, vous imaginez ?), moins j'avais envie de me lever. Et plus je ressassais quelques bricoles n'ayant aucune importance d'un point de vue intersidéral, mais considérablement importantes du point de vue de mon nombril. Qui est (tout comme le vôtre), un des innombrables centres de l'univers.

La preuve que je ne rêve pas

Je viens de finir un livre de Bernard Werber, Le sixième sommeil. Je ne le conseillerais pas vraiment mais je l'ai terminé quand même. Comme ça traite des rêves, forcément ça m'a intéressée, moi qui suis grande rêveuse devant l'éternel, et derrière mon oreiller. Et quand je lis des trucs sur les rêves, je me rappelle mieux de mes rêves. J'ai même un petit cahier et un bic à demeure dans mon plumard pour noter au réveil.

La preuve que je ne rêve pasLa preuve que je ne rêve pas

Un de mes fils adorés m'a souvent briefé sur les rêves lucides, qu'il rêve de faire (enfin je me comprends). Le rêve lucide, messieurs-dames, c'est un rêve que l'on fait tout en étant plus ou moins conscient qu'on n'est pas dans la réalité. Ce qui peut permettre de délirer un vieux coup sans aucun risque. Mais c'est énervant, parce que bien que nos rêves nous mettent le plus souvent dans des situations complètement extravagantes, nous ne sommes pas fichus de nous en rendre compte.  

La preuve que je ne rêve pas

"Je participe à une émission de télé. On fait venir ma Maman, elle est dans son jeune temps : brune, belle et souriante. Elle est venue pour montrer ses seins, ce qu'elle fait en les dégageant de son corsage, un peu comme Margot pour donner la gougoutte à son chat. Je n'ai pas honte, je trouve ça plutôt joli" (rêvé le 26 juin 2006, alors que ma mère avait 82 étés). J'aurais quand même pu me douter que je rêvais non ?

La preuve que je ne rêve pas

A ski paraît (coucou Bruno, ça serait chouette qu'on refasse du ski ensemble), un moyen d'essayer de basculer dans un rêve lucide, c'est de regarder ses mains, ou un miroir, ou ses whatsapps, lorsqu'une situation vous paraît louche. A force de le faire dans la réalité, nous aurons peut-être l'idée de le faire dans un rêve, et il semble que ces petits gestes quotidiens ne soient pas possibles en rêve.  

La preuve que je ne rêve pas

Hier, il m'est arrivé un truc extraordinaire : il s'était mis à pleuvoir, et pour une fois j'avais mon parapluie. Alors j'ai regardé mes mains, mais elles étaient là. Raté. 

Je ne désespère pas d'y arriver. Mais finalement pour quoi faire ? Que ferais-je en rêve que je n'ose pas faire en vrai ? Ce sera peut-être mon prochain sujet, vous n'êtes pas sortis de l'auberge !

Postface - Ce matin, en plus de me lever tôt, j'avais plus ou moins décidé que la vie serait belle. La réalité ne m'a pas contredite.

 

Post-scriptum - Toutes les photos ont été prises en ce dernier jour d'août. Toutes (sauf la première) ont dérobé une part de l'âme de la plage de Viard.

La preuve que je ne rêve pas
7 juin 2017 3 07 /06 /juin /2017 00:02
Roland et Georges
Roland et Georges

Roland et Georges

Roland Dorgelès : 1885 - 1973

Georges Pavis : 1886 - 1977

 

Contemporains donc.

 

Le premier a écrit "Les Croix de Bois", un récit du quotidien des soldats durant la guerre de 14-18. Ha, j'apprends sur wikipédia qu'il a ensuite travaillé au Canard Enchaîné !

 

Le second, mon grand-père, a illustré ce livre de guerre. J'en ai un exemplaire unique, avec des dessins originaux supplémentaires. Je suis tombée dedans depuis quelques jours, et je ne peux m'en détacher. Ce ne sont pas seulement des récits de combats et descriptions des collègues morts dans le champ de betteraves. Mais aussi leur vie de tous les jours. Incertaine, gouailleuse, accompagnée des "poux" (plutôt des morpions je crois), la soupe servie en retard, le vin indispensable, l'espérance de rentrer chez soi (et pourtant nous ne sommes qu'en 1915 pour le moment).

 

Je ne sais pas si mon grand-père et Dorgelès étaient dans la même compagnie et ont vécu ensemble les tranchées et le reste.

 

Mais je lis de façon appliquée ce récit, je vois tous ces dessins à la fois magnifiques et terribles. Je dois poursuivre cette lecture, et pour une fois je lis lentement. 

Je n'en reviens pas, ce livre a failli à avoir le prix Goncourt en 1919 ! Coiffé au poteau par ce bellâtre de Proust, et ses Jeunes filles en fleurs. Moi j'aurais préféré les hommes des tranchées aux jeunes filles en fleurs.

 

Je peux donc me vanter d'avoir failli avoir un grand-père illustrateur d'un prix Goncourt !

 

Je suis néanmoins de plus en plus fière de lui, avec qui j'ai vécu jusqu'à l'âge de 18 ans, l'année de sa mort. Et qui m'a donné le goût d'observer et dessiner ce qui m'entoure.

5 juin 2017 1 05 /06 /juin /2017 01:20
Je m'appelle André et vous ?

Où il fut question de mai 67, de soucougnans et du bon dieu. Entre autres.

City on fire, c'est le gros bouquin que j'essaye désespérément de lire en ce moment. Jamais moyen de retrouver ma page. Du mal à suivre. Et quand je m'endors avec ça fait mal, 1244 pages qui me tombent sur le museau. 

 

J'avais donc apporté ce livre vendredi soir quand je m'en fus prendre une bière Place de la Victoire à Pointe-à-Pitre, pour tuer le temps. En l'occurrence les 90 minutes de la rando roller de Swan. En me disant "Avec un gros bouquin comme ça, je ne vais pas me faire embêter".

Je m'appelle André et vous ?

Pour changer un peu, je me siffle une Corona, gentiment servie par une dominicaine joviale, et dans un environnement marqué par de nombreux décibels tendance Merengue.

 

Et ça ne loupe pas. J'en suis à peine au prologue ("Nous avons rencontré l'ennemi, et c'est nous"), qu'une personne de sexe masculin m'adresse la parole. Et me demande fort ta propos ce que je je lis tout en me faisant remarquer que c'est un gros livre.

 

Le bougre était muni d'un bol de soupe qui me fit saliver. Je l'accueillis donc à ma table puisqu'il me l'avait demandé gentiment. Aussi parce qu'il n'y avait pas d'autre table de libre. Pendant tout le temps de notre conversation (que j'évalue à une petite heure), je ne sais s'il loucha sur mon décolleté, mais j'avoue avoir louché tout le temps sur sa soupe.

Un bébélé sinon rien

Un bébélé sinon rien

Nous démarrons sur mai 67. Il m'affirme que les historiens ont menti. Ce ne furent pas 200 morts mais 8 morts. Huit de trop, mais 8 morts.

 

Le gars est érudit et connaît bien mieux que moi toute l'histoire de l'esclavage. Quand je m'indigne du code noir, il réagit vivement. "Mais le code noir était une bonne chose. D'ailleurs, les colons n'aimaient pas le code noir, qui donnait des droits aux esclaves. Moi, je suis descendant de nègre marron".

Je lui fait remarquer que jamais les métis ne revendiquent leur part blanche. "Et pourtant, nous sommes descendants d'esclaves et d'esclavagistes" me dit-il.

 

Ce monsieur était enseignant. Il me raconte que lorsqu'il était en poste en Guyane, un élève vint se plaindre à lui. "Monsieur, il m'a traité d'haïtien". "Mais idiot, tu es haïtien" lui répondit-il.

© Le blog de Nanie

© Le blog de Nanie

Virage dans la conversation, j'évoque les soucougnans. Immédiatement il réagit. "Mais les soucougnans existent. J'y ai été confronté à trois reprises". Je lui demande de me rafraîchir la mémoire sur les soucougnans, n'ayant qu'une idée vague de ce qu'ils sont.

 

"Les soucougnans sont des femmes. Parfois des hommes. Elles se transforment en animaux et bêtes de toutes sortes, piquent, et prennent le feu".

 

Il me raconte en détail ses trois expériences de soucougnans, que j'essaie de vous résumer ici.

© Eric Schmuttenmaer

© Eric Schmuttenmaer

"Près de chez ma Maman, il y a eu un éclair. Alors elle a dit "Tiens, c'est Amélie !". Et le soir, nous avons trouvée Amélie brûlée".

Maison Murville à la Lézarde

Maison Murville à la Lézarde

"Un soir, il y avait une forte lumière derrière la case de Siméon, qui n'était pas là. Il revient le lendemain et nous lui demandons s'il avait mis une lumière. "Une lumière ? Ha ! C'est surement Ernest, je vais lui régler son compte !". Siméon a disparu trois jours dans sa case, et trois jours plus tard, Ernest était retrouvé mort".

A la Désirade

A la Désirade

"A l'école, une de mes élèves se plaint que sa grand-mère l'embête. Je lui dis mais non, les grand-mères sont gentilles. Elle répond mais non, ma grand-mère est morte. La petite a entendu un soir de grands bruits dans la chambre de la grand-mère. En regardant par le trou de la serrure, elle voit des bêtes. Elle entre et trouve une peau de bête, qu'elle prend. Sa grand-mère arrive et lui dit qu'elle ne doit surtout pas faire ça, ça risque de la tuer. En réalité, cette dame n'arrivait pas à partir vers la mort, et au lieu de se tourner vers sa fille pour l'aider, elle s'est adressée à sa petite fille".

 

"Oui, les soucougnans existent. Et je crois en dieu, sans lui je serais mort. s'il n'y avait pas eu l'esclavage, je serais africain et migrant ! Ou européen et je vivrais dans le froid. Toute chose a du bon !"

Musiciens à la Nouvelle Orléans

Musiciens à la Nouvelle Orléans

Et il part sur un grand éclat de rire, sur des dents un peu de travers. "Je m'appelle André, et vous ?".

 

Swan à qui je racontai l'affaire conclut en disant "C'est bien de pouvoir faire des rencontres intéressantes".

 

C'est pas le tout, j'ai encore 1240 pages à lire.

29 décembre 2016 4 29 /12 /décembre /2016 14:57
Les mains du miracle

"La Feuillade, lundi

Chers amis,

Mes invités de la première heure viennent de partir... J'ai obtenu 3 tickets donnant droit à 30 litres d'essence - Rien ne vous empêche plus de partir et Claude dans sa carte me dit qu'il pense rentrer vers le 20.

J'attends un mot de vous me fixant l'heure de votre arrivée.

A bientôt le plaisir de vous revoir.

Bien affectueusement,

Maguy"

C'est le texte d'un petit billet gris pâle daté du 14 août 1946, et adressé à mes grands-parents paternels. Ce billet était affranchi avec un timbre à 3 francs, des anciens francs bien sûr. Donc 3 centimes de francs, soit un demi centime d'euro.

La Marianne du timbre de 1946 est moins stylisée que celles de 2016, mais elle a toujours la même mine rouge. En ce temps-là, on se donnait rendez-vous par courrier papier, plusieurs jours à l'avance. Je sais que cette Maguy était une amie de la famille des parents de ma mère, et qu'elle avait une belle maison - La Feuillade - dans la campagne proche d'Orléans. Ville où habitait ma mère avant son mariage. L'allusion aux tickets de rationnement m'a étonnée, je croyais qu'ils n'étaient plus en usage après la guerre.

Le billet a mis 5 jours pour faire le trajet de Saint-Jean-De-Braye à Versailles. Puis plus de 69 ans pour atterrir sous mes yeux, lorsque j'ai ouvert un livre emprunté chez ma sœur Michèle la semaine dernière. Les tournants de la vie nous ouvrent souvent les yeux sur de petits signes. J'étais à Versailles pour enterrer notre père, grand-père, ami, allié, ce que nous fîmes d'une façon qui lui aurait surement plu.

Le livre dans lequel se trouvait le billet était Les Mains du miracle. Que je dévorai en deux temps trois mouvements (le livre, pas les mains ni le billet), et que je viens de terminer dans mon Paris-Pointe-à-Pitre. C'est écrit, mes lectures dans l'avion du retour ont souvent un goût de coïncidence.

Les Mains du miracle ont été écrites par Henri Troyat à Versailles en 1959 - ma ville et mon année de naissance - puis publiées chez Gallimard en 1960. Il s'agit d'un récit documentaire qui se déroule pendant la deuxième guerre mondiale. Mais on jurerait un roman, il a tous les ingrédients pour vous tenir en haleine et le cœur battant jusqu'à la dernière page. Les protagonistes en sont Himmler - le tristement fameux n-1 d'Hitler - et Félix Kersten. Cet heureux Félix, natif de la vieille Russie, en soignant Himmler cinq années durant, a fait des miracles.

Juste croyez-moi. Et pour en savoir plus, courez telle une amazone (.fr) vers la librairie la plus proche.

Post-scriptum de Frédéric Begbeider, qui m'a également tenu compagnie sur l'Air France 767 :

"Ma vie est nettement plus intéressante depuis [...] que je côtoie des gens qui vivent pour pouvoir lire, et lisent pour pouvoir écrire, et écrivent pour pouvoir vivre".

Conversations d'un enfant du siècle, 2015. Editions Le Livre de Poche - 7,90 €.

1 juillet 2016 5 01 /07 /juillet /2016 00:20
Sacré Bleu

Ché pas ce que j'ai en ce moment, je pense beaucoup à l'art. Plutôt aux arts graphiques mais mes élucubrations s'appliquent à toute forme d'art j'en ai bien peur.

 

 

Sacré Bleu

Je suis arrivée à quelques conclusions, à la faveur de mes trajets matinaux en direction de mon kravay. J'ai tendance à être dans la lune quand je conduis (je sais c'est mal). Mais l'intérêt de cet astre pâle, c'est qu'il vous permet de vous extraire du pragmatique quotidien, pour frôler le divin. Enfin pour frôler des idées chouettes tout au moins.

Sacré Bleu

La semaine dernière déjà, j'ai déjà échappé à un choc frontal sur la route de la Lézarde. J'essayais de trouver ce qui différenciait l'art visuel des autres (musique, littérature, que sais-je ?). Finalement pas grand-chose étais-je en train de me dire, quand la voiture d'en face s'est déportée sur la gauche, manquant de me faire passer de vie à trépas (j'exagère un peu, nous ne roulions chacun qu'à 50 à l'heure). Ca ne m'aurait pas tant déplu que ça de mourir en cet instant, le paysage étant beau, et mes idées radieuses.

Sacré Bleu

Ce matin, même punition. Je pars bosser, et cette fois, c'est l'idée d'impermanence de l'art qui m'effleure. Impermanence car il faut une interaction pour que l'art existe. Un tableau au fond du garage, ce n'est pas de l'art. Une partition enfouie dans un tiroir non plus. Il faut un évenement pour que l'artiste communique avec le reste du monde. Un happening en quelque sorte. Donc l'art n'existe qu'en pointillés, lorsque la rencontre a lieu.

Sacré Bleu

Autre cheminement de ma pensée, l'artiste en général est doué pour faire de l'art, plus rarement pour communiquer. Quelle misère donc. Nous voulons tous montrer. Partager. Pour dire que nous existons. "Maman regarde". L'art est maternel ou il n'est pas ? Point d'art chez les personnes équilibrées, elles n'en ont pas besoin. 

Sacré Bleu

Ceci expliquant peut-être cela, je suis en train de lire un bouquin dont le sujet central est la peinture. Et plus précisément une certaine couleur bleue. Un genre de polar fantastique qui met en scène Toulouse-Lautrec, Renoir, Manet, Monet, Seurat, Pissaro, Gauguin (qui n'avait pas l'air d'avoir inventé la gouache chaude)... A tout impressioniste sa muse, réincarnée au fil du temps. Je ne vous en dis pas plus, il faudra que vous lisiez Sacré Bleu, de Christopher Moore.

28 février 2016 7 28 /02 /février /2016 13:46
La famille Lament

Même après l'incarcération de Julius, les Clare s'entêtèrent à nommer leurs enfants comme lui, s'efforçant désespérément de s'attirer ses bonnes grâces pour conserver les mines de cuivre au sein de la famille. D'où quatre Julia, deux Julius, un ou deux Julian, plusieurs Julianna et un minuscule chien particulièrement hargneux du nom de Ju-Ju.

La famille Lament

Elle avait pourtant un mari que l'on pouvait voir somnoler lors de toutes les grandes cérémonie de l'école. C'était un taxidermiste qui portait des verres épais à gros cercles concentriques et il avait la taille qui commençait aux aisselles.

La famille Lament

Mme Grace Bunsen était une femme qui ne présentait aucun lien de parenté avec l'inventeur du célèbre bec mais qui possédait toutefois une chevelure flamboyante (de la couleur du fromage roux Red Leicester). 

 

Je n'en suis pas à la cinquième page et c'est déjà un feu d'artifice. Pour sûr je vais me goinfrer ce bouquin vite fait sur gaz (voire même sur le bec Bunsen) : La famille Lament de George Hagen.

 

30 juin 2015 2 30 /06 /juin /2015 19:41
Le livre se referme

Lecture un peu hachée.

 

Souvent du mal à retrouver la page, l'histoire n'était pas en continu.

 

Le carnet de voyage a été déposé au pied d'un arbre, protégé par un morceau de bâche. Pour le retrouver un jour, ou pour que quelqu'un le retrouve.

 

Pour continuer l'aventure de la seule façon possible.

 

Jusqu'au bout. Jusqu'à la rencontre avec la nature vraie, et la destinée. 

 

Il y eut des soufrances. Il y eut des victoires. Il y eut la faim, le manque des êtres aimés.

 

Je referme le livre, en espérant être aussi courageuse que l'auteur.

 

 

30 juin, je sors d'"Aventures en Guyane" de Raymond Maufrais.

30 juin, je continue mon chemin.